la méthode MilleMots

Qu’est-ce que la méthode MilleMots ? Elle est destinée à des enfants de quel âge ?

Christine ArgensseLa Méthode MilleMots est une méthode d’apprentissage et de perfectionnement de la grammaire et de l’orthographe. Elle est constituée de livrets cours, de cahiers d’exercices et de « livrets des parents ». Elle explore tous les aspects du fonctionnement du français écrit. Contrairement à beaucoup de méthodes, le but n’est pas de faire mémoriser puis « appliquer bêtement » des règles, mais de connaître les différents types de mots et de comprendre comment les mots s’organisent et interagissent les uns sur les autres. Pour cela, elle ne fait l’impasse sur aucun domaine : syntaxe, vocabulaire, étymologie, morphologie … Comme elle s’adresse aux enfants dès qu’ils commencent à écrire leurs premières phrases et jusqu’à l’entrée au collège (7/11 ans), elle présente ces connaissances sous la forme d’histoires qu’on peut lire à son enfant, ou qu’il lira tout seul dès qu’il est à son aise en lecture. 
Toutes les histoires se passent dans les villages et les campements du Pays des Mots français et bien sûr, à l’usine où ses habitants travaillent à la fabrication de « trains » qui servent à transporter, sans les abimer, les idées d’un homme à un autre.


Est-ce toi qui l’a entièrement conçue ? Quelle est ta formation ? As-tu de l’expérience en pédagogie ?

Oui! je travaille sur la transcription de cette méthode depuis près de 3 ans maintenant, mais il y a bien plus longtemps que cela que je l’utilise pour aider des enfants en difficulté à l’écrit. 
J’ai une double formation universitaire en linguistique et en psychologie cognitive, et 14 ans d’expérience auprès d’enfants en perdition face à l’écrit. Mon tout premier « élève » a été un de mes fils. Il souffre d’une sévère dyslexie mixte, compliquée de problèmes de latéralisation. Aujourd’hui, c’est un homme qui a brillamment passé son bac et qui poursuit des études supérieures avec succès.

Pourquoi avoir créé une nouvelle méthode ? Est-ce qu’il n’y en a pas déjà assez ?

Comme souvent dans la vie, tout a commencé par hasard. 
Depuis toujours, je conçois moi-même mes supports de cours. Au départ, tous mes élèves étaient
dys. La plupart  connaissaient les règles par cœur, mais étaient incapables de les appliquer. Ces dernières années, j’ai beaucoup d’élèves qui ont des niveaux catastrophiques à l’écrit, alors qu’ils ne souffrent d’aucun trouble. Un soir alors que j’expliquais à la maman d’une de mes élèves ce qu’elle devait privilégier comme jeu/exercice pendant la semaine, pour renforcer le travail de la séance, elle a dit : « Si seulement j’avais su tout cela, il y a 2 ans ! ». L’idée est partie de là. 
J’ai commencé à regarder, ce qui existait en matière de cours sur papier et en ligne. Globalement, de gros efforts étaient faits sur le graphisme, parfois sur la formulation mais l’approche était toujours celle de la grammaire prescriptive : apprendre, appliquer. Or, appliquer sans comprendre cela ne marche qu’à une condition : répéter encore et encore les mêmes exercices, comme nous le faisions dans les années 60, jusqu’à automatiser l’écrit. Il y a longtemps qu’on ne travaille plus autant le français en classe.
 
Je me suis dit que je pourrais peut-être mettre noir sur blanc mes méthodes de travail. Comprendre le fonctionnement du langage, c’est le travail du linguiste et comprendre comment on apprend, celui
du psycho-cognitiviste, j’étais donc toute désignée pour faire ce travail.
J’ai repris tous mes supports de cours et j’ai commencé à chercher comment les présenter par écrit aux enfants. Je devais prendre en compte que je ne serais pas assise près d’eux pour les aider, mais que leurs parents seraient là. C’est pourquoi la méthode inclut des cahiers des parents, qui leur expliquent en détail comment aider leur enfant.
C’est un travail délicat de transposer un savoir-faire sur papier. Je voulais que ce soit efficace. Il fallait transcrire le fonctionnement de la langue sous une forme attirante et prendre en compte le fonctionnement cognitif des enfants afin de leur rendre l’apprentissage aisé. Je voulais que rien ne vienne heurter leur logique, que la mémorisation se fasse grâce à une technique proche de celle du « palais mental », que ce soit amusant, que les séquences n’excèdent pas le temps de concentration moyen, et que les explications soient accessibles aux plus jeunes. Tout concilier a été souvent, un vrai casse-tête.

Est-ce que la méthode est destinée à des enfants scolarisés à la maison ?

La méthode est destinée à tous les enfants  qui veulent acquérir une maîtrise approfondie de l’écrit. C’est vrai que les supports dédiés aux parents en font un outil très pratique pour ceux qui scolarisent les enfants à la maison, mais pas seulement. Elle est destinée à changer le rapport que les enfants en difficulté à l’écrit ont avec l’orthographe. Je voudrais qu’ils se rendent compte que ce n’est pas une épouvantable corvée d’écrire sans fautes, pour peu qu’on comprenne bien, comment tout cela fonctionne. 

Peut-elle aider des enfants en situation d’échec ?

Oui ! Les enfants en situation d’échec sont démotivés. Échouer est  une souffrance, ils se sentent dévalorisés. Pour éviter ce sentiment, ils préfèrent ne plus essayer du tout, c’est moins douloureux. Mes élèves sont tous en grande, voire, très grande difficulté. La première étape pour moi, à chaque fois, c’est de leur rendre confiance en leurs capacités. Pour cela j’ai une méthode imparable : je leur apprends des tas de choses qu’ils n’apprennent pas à l’école, et je leur construis des exercices de plus en plus complexes, mais toujours à leur portée. Cela me permet de les faire passer de « ça sert à rien, je suis nul ! » à « En fait, c’est pas si dur ! » C’est le même esprit dans la méthode.

Quel est le prix de revient pour les familles qui souhaiteraient utiliser la méthode ? Peuvent-elles se débrouiller toutes seules avec le matériel ?

La méthode revient à une trentaine d’euros par mois, si les parents respectent le rythme que je préconise : 20 minutes, 4 à 5 fois par semaine. 
Les parents qui ont testé les contenus m’ont tous dit qu’ils avaient tout compris, et qu’ils avaient appris des quantités de choses. Mais de toutes façons, ce serait aller contre ma nature que de laisser un parent se débrouiller tout seul. Je réponds toujours à toutes les questions par mail. De plus, à chaque fascicule va correspondre une vidéo où sera expliqué dans le détail le contenu du cours. Ils pourront en outre adhérer au groupe Facebook « Les parents
MilleMots »  où je répondrai aussi aux questions, bien sûr, mais où ils pourront échanger, s’entraider … 

L’enfant peut-il ensuite passer facilement à une autre méthode ou doit-il toujours continuer avec celle-ci ?

Cette méthode est parfaitement compatible avec la méthode d’apprentissage traditionnelle de la grammaire. En travaillant seulement sur les premiers opus, l’enfant acquière des connaissances qui lui permettront de comprendre tous les cours de grammaire traditionnels, ou de poursuivre avec la méthode MilleMots. La méthode va traiter de toutes les règles. Le vocabulaire utilisé est celui de la grammaire. La progression est assez semblable à celle qu’on suit quand on apprend à écrire. La différence réside dans la mise en évidence de la logique sous-jacente du français écrit, dans les aides à la mémorisation et dans le ton. 

Pour en savoir plus:

https://www.facebook.com/Ateliers.MilleMots.Pour.bien.ecrire/

www.millemots.org 

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