Le cross-over le plus improbable (après Mario et Sonic quand même) est réalité. Mario et les lapins crétins réunis dans le même jeu. Les lapins crétins envahissent l’univers de Mario pour le rendre sens dessus dessous. Humour et rigolade garantie, le royaume champignon n’a jamais été si drôle et mal barré. Bouffonneries garanties.


Mario + Les lapins crétins est le rêve accompli d’un développeur de chez Ubisoft. Fan invétéré de Mario et son univers, il est aussi un adepte des jeux tactiques à la X-COM. Mario + Les lapins crétins est un genre de fusion des deux. Après la conception d’une démo, les créatifs d’Ubi sont allés présenter leur concept à Shigeru Miyamoto, le papa de Mario. Conquis, le légendaire concepteur en veut plus et valide le projet. Plusieurs mois plus tard, Mario + The lapins crétins: Kingdom Battle est là, en exclusivité sur Nintendo Switch.

Mario + Les lapins crétins est avant tout un jeu Ubisoft. Nintendo à participer, donner son approbation et s’occupe de la distribution, mais le jeu a été créer dans les Studios d’Ubisoft à Paris et Milan. Cela veut dire qu’on est sur quelque chose de totalement différent de ce qu’on a l’habitude.

Tout commence dans la chambre d’une jeune fan de Nintendo, inventeur à ses heures. Elle planche sur un casque virtuel aux propriétés révolutionnaires. Elle essaye de fusionner les objets ensemble. Malheureusement, durant son absence, la machine à laver dans le temps des lapins crétins débarque. Pour ne pas changer leurs habitudes, les lapins foutent le bordel dans la chambre et essayent le casque virtuel. C’est là, qu’ils fusionnent la machine à laver dans le temps et le monde de Mario et sont transportés dans le royaume champignon. Là, Mario et ses acolytes découvrent gentiment le désastre que les lapins sont en train de mettre. Ils décident d’aller voir ce qui se passe et d’y mettre un terme. Il découvre Beep-0, un robot en forme d’aspirateur autonome, qui leur explique qu’il faut mettre la main sur le lapin qui a fusionné avec le casque de réalité virtuel. Aidé de Lapin-Luigi et Lapin-Peach, Mario part à l’aventure.

Mario + Les lapins crétins est un jeu d’aventure puzzle et tactique. Il ne faut pas s’attendre à un monde ouvert avec de la plateforme. C’est un puzzle game sous la forme de combat tactique à la X-COM. Donc, on n’incarne pas Mario directement. On contrôle Beep-0, le Rumba high tech de service, et le reste de l’équipe suit. On a toujours une équipe de 3 personnages. On suit le chemin en pseudo ligne droite jusqu’au prochain combat. Il y a de l’exploration à faire, mais ça reste assez léger. Quelques coffres à trouver, des pièces rouges, des petits puzzles par-ci par-là, mais rien de très croustillant à se mettre sous la dent lors du premier passage. Au deuxième passage, par contre, avec les nouvelles aptitudes, il y a de nouveaux défis et d’autres coffres à trouver. Néanmoins, le cœur du gameplay se trouve dans les combats. L’exploration devient vraiment utile, lorsqu’il faut trouver des pièces et des orbes pour monter les héros et être assez fort pour les épreuves suivantes.

Donc, comme personnage, on a Mario, Luigi, Peach et Yoshi côté champignon et Lapin-Mario, lapin-luigi, lapin-Peach et lapin-Yoshi côté crétin. Chaque personnage a ses propres habitudes et son caractère. Les Lapins sont des versions complètement barrées de nos héros de chez Nintendo. Lapin-Peach est juste extraordinaire avec son attitude de jeune adolescente insupportable et lapin-Luigi qui est complètement débile. C’est juste fantastique de les voir dans les cutscenes. Après les héros champignons sont fidèles à eux-mêmes, mais Ubi ajoute sa pointe d’humour et casse un peu les codes avec pas mal d’autodérision et de clins d’œil qui parleront aux joueurs. Niveau ambiance, c’est top. On se marre tout le temps. Y a toujours un petit truc à regarder avec des lapins qui font des conneries, ça n’arrête pas, c’est génial.

Les combats sont eux plus « sérieux ». Si les balades et les petits puzzles sont sympas à faire. Il n’y a rien de plus facile comparé aux combats. Là, c’est du sérieux. Il faut réfléchir, calculer avec plusieurs coups d’avance, bien penser à l’ordre d’exécution, connaitre les forces et les faiblesses des ennemis et de son équipe, etc. J’annonce ça comme si c’était des parties d’échecs contre Kasparov, mais non en fait ça va. Du moins, pour un adulte ou un adolescent. Je pense qu’un enfant de moins de 12 ans pourrait rencontrer des problèmes à résoudre les combats. Oui résoudre, car ce sont presque plus des puzzles dont il faut trouver la solution. Rassurez-vous, le jeu commence avec des combats hyper simples et explique tout de A à Z pour toujours y arriver. Ensuite, la difficulté monte graduellement, surtout entre chaque monde. Là, on sent qu’il faut monter en puissance les héros. Faut pas avoir peur, il y a toujours un mode facile proposé à chaque combat pour éviter de rester trop longtemps bloqué. Il augmente la vie des héros de 50%, ce qui donne un avantage non-négligeable. Donc à chaque combat, on a notre équipe de 3 personnages qui se constitue comme suit. C’est Mario, le leader, plus deux autres à choix dont un lapin minimum. Oui, Mario est obligatoirement en chef d’équipe. Ce sont les contraintes à suivre.

C’est du tour par tour. Ça ressemble beaucoup à X-COM, mais en plus simple et avec moins d’effets aléatoires. On commence toujours à jouer en premier. Chaque personnage a un coup de déplacement, un coup d’attaque, et une aptitude spécial. Il peut faire ses trois actions dans l’ordre qu’il veut afin d’être plus efficace selon la situation. Pour les déplacements, un personnage peut se déplacer, une seule fois, d’un certain nombre de cases maximum. Il peut associer son déplacement avec un autre héros et utiliser ce dernier comme tremplin pour sauter et atteindre d’autres endroits et points stratégiques. S’il a la capacité, il peut tacler un ennemi en chemin ou lui sauter dessus pour lui causer des dommages. L’idée c’est de se rapprocher de l’ennemi pour avoir une chance à 100% de le toucher tout en restant à l’abri derrière une barricade à la fin du tour pour limiter la casse. Pour ça le jeu est très clair. On voit d’avance si on a une chance d’atteindre l’adversaire ou pas. C’est 100%, 50% ou 0%. Donc à part le 50% il n’y a jamais vraiment de surprise. Ensuite le nombre de dommages peut être aléatoire avec des coups critiques et autres capacités de l’arme utilisée. Grâce à la caméra tactique, on peut voir à tout moment les actions possibles de chaque héros et ennemis avec leur champ d’action. C’est très pratique et permet parfois de ne pas faire une erreur maladroite. Par contre on perd vite du temps avec ça et la caméra n’affiche pas toujours assez loin.

Il y a différents types de combat. Il y a ceux où il faut éliminer tous les ennemis de l’arène. Il y a les missions d’escortes dans lesquelles il faut faire avancer Toad d’un point A à un point B sans qu’il se fasse tuer. Petit conseil, inutile d’essayer de faire bouclier humain en mettant un héros sur la trajectoire d’un ennemi, ça ne marche pas. Il y a les combats où nos héros doivent se frayer un chemin pour atteindre l’autre côté de l’arène. Il y a les combats dans lesquels il faut tuer un nombre déterminé d’ennemi, etc. C’est assez varié, l’un dans l’autre. Et il y a les Boss qui demande souvent d’utiliser toutes les techniques et stratège appris dans le monde. Connaitre ses ennemis est la clé. La meilleure stratégie est rarement de foncer tête baissée. Il faut parfois prendre son temps et laisser venir l’ennemi.

Chaque monde est divisé en 9 chapitres. Les chapitres sont composés de 1, 2 voire 3 combats. Dans un même chapitre, les héros ne regagnent pas de vie après un combat. Il faut finir le chapitre pour refaire le plein où trouver un champignon qui redonne un peu de vie. Il faut donc gérer la vie de ses héros et parfois les échanger contre d’autres qui ont la vie pleine. Sauf Mario qu’il faut garder tout le temps. La performance de nos héros est aussi évaluée après les combats. Pour obtenir la note « parfait », il faut avoir les trois héros debout à la fin du combat et réussir avec un nombre de tours minimum. Les notes permettent de gagner des pièces supplémentaires en fin de chapitre.

Autre aspect primordial, c’est l’upgrade des héros. Grâce aux pièces récoltées, on peut acheter des armes dans le QG. Au fil du jeu, l’armurerie se rempli d’évolution d’armes de nos héros. Toujours plus puissantes et efficaces, mais toujours plus cher. Il faut faire des choix car on ne peut pas tout acheter. Il y a donc la puissance qui augmente, mais aussi l’ajout de capacité comme le miel qui peut scotcher un ennemi au sol pendant un tour. L’encre qui rend aveugle et empêche de tirer. Mais aussi la poussé, le rebond, le feu, la vamporisation, etc. Il y aussi la puissance de pénétration pour avoir plus de chance de casser les obstacles. C’est très varié et il faut un peu tout essayer pour former une équipe polyvalente et complémentaire. Il ne faut pas oublier d’upgrader tous les héros disponibles. En cas de besoin, il ne faudrait pas un héros beaucoup trop faible qui ne servirait à rien.

L’autre partie de l’upgrade consiste à améliorer et ajouter des compétences aux héros. Les orbes gagnés dans le jeu font monnaie d’échange. Comme un peut dans les RPG, nos héros ont des compétences qui peuvent s’apparenter aux classes de guerrier, mage, soigneur, etc. Par exemple, Mario est un bon cogneur. Il se déplace bien et frappe fort avec son marteau ou son blaster. Peach, elle, ce sont plutôt les soins. Elle n’a pas une portée de frappe terrible, mais elle supporte les troupes depuis l’arrière. Luigi c’est plus le sniper. Depuis le fond, il peut frapper fort avec précision. Donc, on améliore leurs compétences comme la distance de déplacement, la puissance du tacle ou son nombre d’utilisations par tour, la vie, réduire le nombre de tour pour recharger une magie ou une arme secondaire. C’est très important de dépenser les orbes et tester les possibilités. Il est en plus possible de réinitialiser l’arbre au complet d’un héros à tout moment pour essayer une autre combinaison. C’est très pratique.

Le jeu est long. Si au début, les combats ne font que quelques minutes, au fil du jeu, les arènes deviennent plus grandes, les ennemis plus nombreux, plus fort et plus mobiles. Sans compter quelques petites surprises comme les tornades, les fantômes et les boules de feux qui viennent rajouter un peu de piquant à la sauce. Comme souvent avec les jeux Ubisoft, il faut compter une vingtaine d’heures pour arriver au bout du voyage. Il y a un peu de coop dans le jeu. Les deux joueurs se partage la même équipe et voilà. Dans u jeu du genre on se demande pourquoi avoir ajouté ça. Ça embrouille plus qu’autre chose. Un mode PvP aurait été plus judicieux.

Mario + The lapins crétins est magnifique. Les développeurs de chez Ubi ont fait un splendide travail qui rend à la fois hommage au monde de Mario et en même temps ils ont su se l’approprier en ajoutant avec brio le monde barré des lapins crétins. Le jeu est juste magnifique. C’est hyper coloré, les décors sont riches en détails et variés. Il n’y a pas grand-chose à lui reprocher. Seul bémol que j’ai rencontré, ce sont les problèmes de blocage de l’image par moment. Le jeu continue de tourner, mais l’image se fige. Puis quand elle reprend, l’affichage affiche le temps perdu en accéléré. C’est très bizarre, mais pas vraiment gênant dans un jeu de la sorte au tour par tour, sauf dans les bonus chronométrés. A part ça, le jeu se joue hyper bien. Le mapping des boutons est très bon. On ne fait jamais de mauvaise manipulation involontaire. Les menus sont simples et clairs. Tout est expliquer, les armes, les bonus, les capacités ou les compétences.

 

Mario + The lapins crétins: Kingdom Battle est une bonne surprise. Si sur le papier, la proposition semblait alléchante, le résultat aurait pu être décevant. Ce n’est pas le cas. Mario + The lapins crétins est un excellent jeu de stratégie à la X-COM, mais avec son propre univers et son propre gameplay. Gameplay qui peut plaire ou non. C’est du tour par tour et ça ne plait pas à tout le monde. C’est néanmoins beaucoup plus accessible qu’un X-COM. En plus, le jeu explique tout au long du jeu les nouveautés de gameplay pour jamais vraiment avoir de surprise. Il est aussi très simplifié avec des règles claires et beaucoup moins d’aléatoire. Il y a un vrai challenge dans le jeu. Le niveau monte graduellement pour toujours challenger le joueur et ça c’est bien. Et en plus avec le mode facile proposé à chaque combat, ça va. Bon des fois même avec le mode facile activé, c’est chaud. En tout cas, le bilan est excellent. Le jeu marie habilement humour, beauté, challenge et gameplay pour une expérience hors du commun (pour l’univers). C’est le genre de collaboration que l’on aimerait voir plus souvent. Merci Ubisoft et Nintendo pour ce petit bijou.

Les plus :

  • L’univers Mario + Lapins crétins réussi
  • L’humour et les clins d’œil omniprésent
  • Un bon challenge mais jamais frustrant
  • Un gameplay simple, mais riche et profond
  • Bonne durée de vie avec en plus des défis et des bonus cachés
  • Une vraie utilité de revisiter les mondes passés
  • Simple, intuitif, et qui demande de la réflexion
  • Le mode facile non punitif

Les moins :

  • Les mini freezes de l’images
  • Difficile (trop?) pour les plus jeunes
  • L’exploration et les puzzles un peu trop simples
  • Mario en leader obligatoire
  • Le multi coop anecdotique

Éditeur : Ubisoft / Nintendo
Développeur : Ubisoft
Date de sortie : 29 août 2017
Plateforme : Nintendo Switch

Genre : aventure / tactique

Mario + The lapins crétins: Kingdom Battle
4.5Note Finale

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