L’illustration de couverture est, à mes yeux, aussi ratée que celle du tome 1, j’aurais bien vu une des araignées de Louise Bourgeois…

C’est toujours Ariane qui parle, elle a décidé de faire l’historique de la guerre entre les hommes et les femmes, du point de vue des femmes. Elle laisse au Conseil le temps de décider du sort du satellite de l’amande et garde une liaison avec Conception qui est restée à Neuve-Lutèce (anciennement Paris) et qui défend son point de vue. Elle collationne des documents précieux (on en trouve la liste en fin de volume) pour remonter aux origines de la lutte, aux trois premières cités indépendantes des femmes bombardées et détruites par l’aviation des hommes. Elle trace par le biais de leurs actions les portraits des ‘guérillères’ qui ont vaincu les hommes. Elle montre comment certaines ont voulu prendre une revanche, comme les hommes ont créé et alimenté Gynophobia, comment des femmes se sont rangées du côté des hommes parce que l’on avait tué leur époux qui pourtant les asservissait. Elle montre comment Carlotta est venue à bout d’Ingrid… En fait de cette histoire sanglante d’un côté comme de l’autre il ressort que le vainqueur est celui qui ne combattait pas pour la sauvegarde de ses intérêts mais pour sauver la terre.

C’est épique et donne parfois une impression d’exagération mais Ariane glisse régulièrement son grain de sel et surtout se met en quête des lieux où l’on a laissé mourir de vieillesse quelques hommes et elle découvre quelque chose particulier sur l’ile de Pâques. Elle réunit alors l’équipage de l’ouranef qui a exploré le satellite de l’amande. Et l’auteure nous donne alors un de ces débats collectifs autour de la notion de Pouvoir d’une rare intensité. Et le roman s’achève la veille de la réunion du Conseil où doit être énoncée la décision concernant le satellite et où Ariane doit prendre la parole.

C’est, à mes yeux, fort convainquant. J’espère que cette réédition ne vient pas trop tard et/ou trop tôt à la fois par rapport à l’écologie et au féminisme. Le roman était « juste » en 1978 il l’est encore aujourd’hui mais les lecteurs y seront-ils sensibles ?

Bonne lecture, lente et réfléchie.

La trilogie du Losange, tome 2 : Les Bergères de l’Apocalypse
Auteure : Françoise d’Eaubonne
Éditeur : Éditions des femmes-Antoinette Fouque

www.desfemmes.fr

La trilogie du Losange, tome 2 : Les Bergères de l'Apocalypse
5.0Note Finale

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