Je me permettrai de regretter l’absence d’originalité de l’illustration de couverture qui ne rend pas compte de l’esprit du projet et de l’intérêt de l’œuvre produite par trente-six autrices et auteurs. Ces auteurs, au moment du confinement décrété contre le Covid, n’ont pu, faute de moyens ou de point de chute, quitter New York et s’exiler à la campagne, ils sont membres de l’Authors Guild Foundation (branche éducative et caritative de l’Authors Guild) et versent les droits d’auteurs de cet ouvrage à leur Foundation – vous suivez ? L’idée de départ est que les histoires, la fiction ont/a un rôle apaisant, réparateur auprès des lecteurs.

Nous sommes à New York dans un immeuble délabré et Yessenia, la nouvelle gardienne – c’est elle qui raconte – prend la suite du précédent gardien décédé et hérite de son livre de ‘notes’ où sont consignés des commentaires et des portraits des occupants des lieux. Elle trouve aussi une clé qui permet d’accéder au calme toit terrasse de la construction. Elle y est vite rejointe par les locataires qui, après avoir applaudi et tambouriné sur des casseroles pour célébrer les soignants, bu, lu, écouté de la musique, vont raconter des histoires très diverses. Yessenia enregistre sur son portable et retranscrit dans le livre de ‘notes’. Les comportements et réactions des présents témoignent des ‘notes’. On appréciera les surnoms attribués. Mais ces 14 jours 14 récits vont transformer les occupants qui, d’individualistes jaloux de leur existence, vont sentir et comprendre le sens de leur présence collective.

Dans la mesure où, malgré la disparité des genres habituels des autrices et auteurs participants à l’expérience sous la direction de Margaret Atwood et Douglas Preston, une très grande unité de ton lie les récits, ne cherchez pas avant de les lire qui a écrit quoi (les liens sont en fin de volume), laissez-vous emporter. Entre nous, je ne suis pas sûr que nous connaissions, en Europe, tous les participants. 

En citation, j’ai choisi non un extrait d’un des récits mais une phrase de l’avant-propos de l’Authors Guild Foundation : « 14 jours est ainsi une célébration de la diversité des auteurs nord-américains et un pied de nez à la balkanisation de notre culture. ».

Bonne lecture lente.

14 jours
Roman collectif sous la direction de Margaret Atwood et Douglas Preston
Editeur : Robert Laffont

www.laffont.fr

14 jours
5.0Note Finale

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