Et je vais commencer – pour m’en délivrer – par une remarque un peu ‘désobligeante’. N’y avait-il pas d’autres photos de l’artiste que celle proposée ici en illustration de pochette ? On peut avoir l’impression étrange de voir à la fois une photo de catalogue de vente d’instruments et celle d’une sorte de présentation de l’enfant… Je me permettrai de trouver cela triste.
Ensuite je m’autorise à plaindre rétrospectivement les gens qui ont assisté à ce concert parisien de mars 1961… Comment peut-on écouter, apprécier une telle musique en restant sagement assis dans son fauteuil ? La musique bouge, remue et vous restez immobile parce que vous êtes au concert… D’abord lisez le petit livret fort réussi et subtil qui présente le musicien. Arrêtez-vous à l’avant-dernier paragraphe et écoutez en lisant. Il me semble que la pureté de son dont parle le pianiste Earl ‘Fatha’ Hines est audible. Et c’est le genre de musique qui vous demande d’aller regarder dans votre discothèque si vous avez d’autres occurrences de Johnny Hodges et au moins du Duke Ellington dans l’orchestre duquel il a joué pendant plus de quarante ans. De la musique que l’on peut difficilement écouter assis. L’homme avait la réputation d’être discret et cela se manifeste même ici alors qu’il est ‘l’objet’ du concert. Si, si ! Regardez les noms des compositeurs et arrangeurs des morceaux interprétés… Vous avez vu ? Un seul d’entre eux est signé Johnny Hodges.
Conseil d’audition : ne vous jetez pas sur les morceaux que vous connaissez (comme Mood indigo ou Perdido). Suivez simplement la playlist en vous disant qu’elle doit avoir sa raison d’être. En tout cas peut-être que si vous êtes resté à écouter confortablement assis à la fin du concert vous éprouverez une certaine sérénité…Qui ne demanderait qu’à être partagée…
Bonne écoute…
Johnny Hodges, Live in Paris 18 mars 1961
Editeur : Frémeaux & Associés
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