10 ans après la sortie de Braid, Jonathan Blow revient avec son petit dernier, The Witness.


Avant d’aller plus loin dans mon test de The Witness, je dois accorder que cette exclusivité PS4 sur console a largement fait pencher la balance pour l’achat de la console de Sony face à Microsoft (et leur communication pas toujours au top). Autant dire que j’attendais ce jeu de pied ferme, tant Braid, son prédécesseur et Blow, son créateur, m’avaient fait forte impression. Mais qui dit forte attente peut aussi dire grosse déception (coucou Destiny), quid de The Witness ?

Le principe du jeu est très simple, il y a environ 700 puzzles à résoudre sur une île mystérieuse, certains extrêmement simples, certains que je n’ai pas encore réussi à résoudre et d’autres que je n’ai pas encore trouvé (ou vu) après 20h de jeux, alors que j’ai l’impression de connaître déjà l’île par cœur.

Le cœur du jeu: les Puzzles

Les puzzles ont tous la même structure, il faut résoudre un labyrinthe sur un panneau en 2D (même si le jeu est en 3D à la 1ère personne). Sur chaque panneau, il suffit de partir d’un cercle et d’aller à un demi-cercle en suivant un chemin bien défini. Le chemin en lui-même est défini par des règles, typiquement ramasser des points sur le chemin à la Pacman (parfois dans un ordre défini) ou encore séparer les cases formées par le labyrinthe les unes des autres. Là où le jeu est magnifiquement réalisé, c’est dans la manière dont Blow nous explique les règles ainsi que les interactions entre les puzzles et leur environnement. Il n’ y a jamais de texte ni de tutoriel dans le jeu et toutes les nouvelles règles s’appliquant aux puzzles se fait par le biais de… puzzles, tout simplement. En introduisant un concept, et qui vont en se compliquant, question d’être sûr d’avoir bien compris chaque nouveauté. Vous trouverez à la fin de l’article des images de puzzles, mais rien de bien avancé, afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Le jeu est aussi prévu pour faire pas mal de back-tracking. Il n’est pas rare de tomber sur des puzzles qu’il n’est pas encore possible de résoudre, car nous n’avons pas encore fait la partie de l’île expliquant les concepts s’appliquant au puzzle. Il suffit donc de trouver la zone où la règle en question du puzzle est « expliquée », la comprendre et retourner résoudre le puzzle original.

Le plus grand personnage secondaire: l’île

L’île, même si elle n’est pas énorme, est bien remplie, avec différents biomes (verger, château, forêt, marais, navire, montagne, village, etc…) et un sens du level design rarement vu (peut-être dans un souls ou un Bloodborne, dernièrement). En effet, plus on avance dans le jeu et plus on découvre de chemins à travers l’île. De plus, on a l’impression que chaque chose a été placée avec soin, que rien n’est laissé au hasard. Il n’est ainsi pas rare de remarquer quelque chose de nouveau quand on revient sur nos pas ou du moins un détail qui paraissait insignifiant, mais qui ne l’est pas tant que ça après avoir appris de nouvelles mécaniques de jeu.

Au niveau du graphisme, il faut aimer le coloré et le chatoyant comme vous l’aurez surement deviné, mais de mon côté j’ai adoré. Si les graphismes font dans la surenchère, la bande-son, quant à elle, est très épurée. Aucune musique, juste du bruitage ( toujours bons, eux aussi). Même si un peu de musique d’ambiance n’aurait pas été de trop, ça s’explique par le fait que le son est indispensable pour résoudre certains puzzles.

Mais est-ce que l’île est vide de tout sens?

Avec Braid, Jonathan Blow avait fait fort, présentant un scénario à 2 niveaux de lecture. Avec The Witness, le scénario est clairement en arrière-plan, pas de réelles raison (du moins, de mon point de vue, après 20h de jeu et en ayant vu 2 fins différentes) d’être sur l’île. On croise bien des magnétophones distillant des phrases de philosophes et scientifiques, mais rien n’expliquant pourquoi nous sommes sur l’île et quel y est notre but. De plus, de nombreux personnages humains sont représentés sous forme de statues habillées selon différentes époques. Ils participent grandement à l’ambiance du jeu, même si leur présence sur l’île est encore bien mystérieuse.

En conclusion, j’ai personnellement trouvé The Witness excellent. Le jeu est beau, les puzzles sont intéressants, jamais impossibles, parfois difficiles, mais jamais frustrants. La seule facette du jeu qui m’a déçue est le manque de scénario. Même si j’ai toujours trouvé les magnétophones intéressants et à propos, j’ai trouvé que le manque d’explications quant à la raison de notre présence sur l’île et notre but était dommage, surtout venant de Blow. Je le conseille grandement, malgré le haut prix (39.90.-) à toutes les personnes aimant se triturer les méninges, rester bloquer sur un puzzle, puis avoir la joie d’enfin trouver la solution. Par contre, pour les allergiques de la patience et de la résolution d’énigmes, passez votre chemin, le jeu n’est pas fait pour vous.

Les plus:

  • Level-design impressionant.
  • Puzzles très intéressants, mais jamais frustrants.
  • Direction artistique superbe.
  • Bonne durée de vie.

Les moins:

  • Scenario trop discret.
  • Sound design un peu vide, une très légère musique de fond pour accompagner aurait été préférable.
  • Le prix est assez élevé pour un jeu indépendant, même si totalement justifié.

 

The Witness
4.5Note Finale

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