Avec une postface de Pascal Ory de l’Académie française et une couverture à dominante blanche qui tranche en vitrine de librairie au milieu des autres, multicolorées.

L’histoire commence en 1833 en suivant Fortuné Chabert, un colporteur particulier affichant trois plumes blanches à son chapeau une pour la lecture, une pour l’écriture et l’autre pour les nombres. C’est un instituteur itinérant logé et nourri chez l’habitant en hiver quand faire classe ne perturbe pas l’activité agricole des enfants. Puis la loi Guizot qui instaure un brevet pour pouvoir enseigner pousse Fortuné à quitter la France pour le Mexique, la Californie pour l’or, puis les caravanes de colons jusqu’à ce que, séduit par le mode de vie des indiens Hopis, il s’installe chez eux et y enseigne leur langue et celle des Blancs. Il fonde une famille… Puis nous nous retrouvons en Arizona sous la présidence de Donald Trump et en Afghanistan avec Sanjar enseignant itinérant qui subit les mêmes comportements que Fortuné. La journaliste Arizona Flores (qui appartient à la cinquième génération après Fortuné) est envoyée en Afghanistan où Sanjar sera son guide… Elle enquête auprès des femmes qui luttent pour l’éducation des jeunes filles et des femmes.

Voilà en gros pour l’essentiel de l’histoire. Je vous laisse être surpris par ce qui est dit et montré de ceux qui sont contre l’enseignement… et comme nous sommes dans une BD je dois vous parler des images : elles sont réalistes. Comme je n’ai pas trouvé de nom de coloriste je suppose que c’est Lax lui-même qui met de l’aquarelle dans ses dessins. Et en feuilletant pour chercher une image à vous citer, il m’est venu en tête le nom d’un photographe, Sebastião Salgado. Et j’ai pensé à la ‘douceur’ qu’il met dans la violence de ses images comme pour atténuer et renforcer à la fois leur impact. Arrêtez-vous au hasard à la page 66 et regardez ce que je veux dire… Sanjar y est de dos, écrasé par le reste de l’image, comme Fortuné dans le blanc de la couverture…

Conseil de lecture : lisez d’une traite l’histoire racontée, laissez reposer puis feuilletez à nouveau en vous arrêtant pour (re)lire un passage de texte oublié…

Un très beau livre à offrir.

Bonne lecture.

L’université des chèvres
Scénario et dessins : Christian Lax
Editeur : Futuropolis

www.futuropolis.fr

L'université des chèvres
5.0Note Finale

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