Autant la couverture est belle et juste, à mon sens bien sûr, autant je me permettrai de trouver le titre un peu faible au regard de ce qui est raconté. Et, disons-le tout de suite, le style de l’auteure est subtil et fin. Du genre qui donne du plaisir au lecteur et lui offre l’impression qu’il est plus pénétrant que d’habitude. Si vous trouvez ma formule excessive, allez lire les notes en fin de volume avant d’attaquer le roman.

L’action se déroule principalement au pied du Mont Blanc et croise deux vies de femmes. Étrangement et pour ma part même si les personnages masculins ont leur importance, je trouve que les femmes sont ici exceptionnellement servies. Quitterie et Pernette ou Jeanne-Alice que la société du 19ème cherche à maintenir à leur place racontent la vie de femmes. Quitterie est noble, célibataire à près de quarante ans, orpheline de sa mère morte en lui donnant naissance, en relation fusionnelle avec son frère Annibal et se passionne pour les Alpes et le Mont Blanc. Pernette est une servante d’hôtel de Chamonix qui subit l’esclavage que sa famille lui impose, la violence d’un homme, l’amour d’un autre et que les guides ont aidé. Jeanne-Alice est ‘la soubrette’ de Quitterie, les deux femmes entretiennent des rapports complices. Bien sûr Quitterie va tomber amoureuse de son guide alpestre : Gabin (prénom : Jean) qui la trouve à son goût et surtout sait reconnaître en elle une volonté de femme réfléchie, généreuse et attentive aux autres. Ainsi entre l’histoire de la montagne et les anecdotes à propos des personnalités ayant fréquenté les lieux vont s’affronter, à propos du sort et de la place des femmes, les tenants d’un « soit belle et tais-toi ! » soutenus par une médecine demeurée à l’époque de Molière et la femme cultivée, consciente d’elle-même et audacieuse.

Je vous propose deux citations, pour le plaisir. La première est un peu longue : « De la pointe de la langue, il dessina une marguerite des Alpes à l’intérieur de son poignet, une anémone pulsatile sur la peau blanche de son avant-bras, un sabot-de-Vénus dans le creux de son coude. ». La deuxième peut paraître irrespectueuse : « … accepta de dire le bénédicité :
Le pain d’hier est rassis. Le pain de demain n’est pas cuit. Merci, Seigneur, pour le pain d’aujourd’hui ! »

Idéal pour les transports en commun, pour inciter à lire mais attention à ne pas rater votre arrêt.

Bonne lecture.

Les liaisons périlleuses
Auteure : Frédérique-Sophie Braize
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France

www.pressesdelacite.com

Les liaisons périlleuses
5.0Note Finale

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