Le nom du monde est jardin

D’abord, pensez à vous procurer deux volumes de ce livre (je n’ose pas dire trois, cela dépend de vos amis-relations-emprunteurs). Un à ranger soigneusement dans votre bibliothèque et l’autre pour l’usage courant. Un coup d’œil au sous-titre vous aidera à comprendre ce qui précède : « Pratiques tranquilles et choses vues par deux jardiniers passionnés ». Après le titre j’ai retenu quatre mots – deux noms, deux adjectifs.

Pourquoi retenir le titre ? Trois raisons : la première pour moi est le fait que les auteurs reconnaissent l’emprunt à une très grande dame de la science-fiction, Ursula K. Leguin – décédée il y a peu et dont je vous ai déjà parlé ici-même -; la seconde est qu’il me semble que ce titre est juste – souvenez-vous d’un certain Voltaire et de la fin de son « Candide » – et la dernière renvoie à un certain Jardin dont Ève et Adam furent chassés.

Pratiques et Jardiniers d’une part, de l’autre tranquilles et passionnés. Si les deux premiers sont compatibles, les deux seconds surprennent… Si j’ai bien lu « Pratiques » est à distinguer de « jardinage ». Pratiques implique habitudes pensées, mesures et bien sûr sérénité ou « tranquillité » si vous préférez… Le mot renvoie au paysan – au sens noble – à celui qui maîtrise non la nature mais son rapport à celle-ci, qui en respecte, parce qu’il les connaît, les effets… En ce sens passionnés peut faire tache mais comme les auteurs je convoquerai Émile Zola – et son roman La terre – ou Jean Giono – Le grand troupeau. Cette passion appliquée au jardin est naturellement domestiquée par le temps des saisons – je sais bien qu’en ville on les ressent moins – mais elles existent encore.

Vous avez compris que ce livre incite et aide à cultiver un jardin seul ou avec d’autres passionnés. (Petit rappel : bio renvoie à vie, non ?)

Indispensable… bonnes lectures.

Le nom du monde est jardin
Auteurs : Patrick Genty & Alain Renouf
Editeur : Rue de l’échiquier