Le nouveau Fire Emblem est sorti sur Nintendo Switch en ce début de 2023. Tout nouvel opus original d’une série tatics-rpg phare de Nintendo de plus de 30 ans, Fire Emblem: Engage jongle avec les nouveautés tout en restant fidèle à son gameplay stratégique qui en a fait sa renommée. Très attendu par la communauté de fan de la série, Engage promet une aventure rpg-tactics de qualité avec une histoire et un gameplay prenant.


Fire Emblem: Three houses a été un vrai succès sur Nintendo Switch en 2019. Le jeu avait eu de très bonnes critiques et les ventes suivirent. C’est tout naturellement que Nintendo et Intelligent System allaient nous sortir un successeur : Fire Emblem: Engage. Ce n’est pas une suite. L’histoire se passe dans un univers différent avec de nouveaux personnages. La structure de la campagne est aussi revenue à quelque-chose de plus classique et linéaire pour la série. Elle se divise en 2 parties. La partie combat avec des affrontements tactiques au tour par tour, ainsi qu’une partie RPG plus tournée vers le développement des personnages avec de l’exp, du stuff, du craft, etc. et l’histoire. Il y a quelques petites décisions à prendre le long de la campagne mais pas de décisions assez importantes qui auront un impact sur le scénario. Tout le monde jouera la même aventure en quelques sortes. C’est plus linéaire que Three Houses.

Le scénario est assez classique , et un peu niais aussi, avec une lutte entre le bien et le mal. Une guerre commencée il y a mille ans est sur le point de prendre fin avec l’éveille d’un mal ancestral ultime. Le dragon déchu est sur le point de revenir après 1000 ans de trêve sur Elyos, un continent divisé en 4 royaumes. Les 4 nations s’étaient alliées jadis pour mettre fin au maléfique dragon déchu grâce au pouvoir des 12 emblèmes. Une fois de plus, le dernier espoir de salut d’Elyos réside dans ses 12 anneaux d’emblème à réunir pour invoquer l’esprit des héros des anciens Fire Emblem et d’enfermer le dragon déchu et le mal à jamais. On incarne la fille ou le fils du dragon divin, un personnage qui s’éveille juste au bon moment pour la lutte ultime. Si l’histoire est sympathique, elle reste cousue de fil blanc et fait surtout la part belle au fan-service. Le retour des personnages emblématiques de la série qui reviennent dans Engage est une pure merveille qui fera plaisir aux connaisseurs. C’est sûr que pour les autres ça a moins d’impact, mais ça reste sympa. Le jeu ne restera pas dans les annales pour son scénario, même s’il est rempli de bonne volonté.

La D.A. du jeu est extrêmement réussie avec des personnages haut-en-couleurs et des costumes très travaillé et diversifié. Après, on est sur un jeu Switch en cel-shading médiéval qui est assez particulier. On aime ou on n’aime pas. Certain char design sont assez surprenants et ne feront peut-être l’unanimité. Le jeu reste néanmoins globalement joli, même si techniquement il n’y a rien de fou. Les décors sont souvent un peu vides. Le cel-shading est un mode qui va très bien aux jeux Switch pour un rendu graphique des plus acceptable. Les enchainements visuels durant les combats sont très stylés et réussis. C’est bien plus dynamique qu’à l’époque et cela rend le jeu aussi plaisant à regarder. On n’est pas figé avec la vue de dessus. La caméra plonge dans l’action et le combat prend vie. Les cinématiques, très manga-animé, sont chouettes et bien rythmées. Viennent ensuite les phases de dialogues interminables à l’ancienne. C’est très statique. Faut s’y faire. Il y en a beaucoup car il faut nourrir et faire évoluer les relations entre les personnages. Alors, tout ce côté rpg character development est moins proéminent que dans Three Houses, mais ça reste un gros morceau. Il faut faire connaissance, recruter, devenir ami et presque intime pour avoir des alliés plus efficaces au combat. Il faut aussi gérer les points de compétences pour apprendre de nouvelles techniques. Il y a aussi du craft, des achats, etc. Tout ce que l’on retrouve dans les rpg. C’est complet et carré. C’est du bon boulot.

C’est à Somniel, le QG du jeu, que cela se passe. On nous propose des moyens d’améliorer les capacités des unités individuelles et des emblèmes, ainsi qu’améliorer les relations entre les personnages en allant boire des coups avec les copains par exemple. Il nous permet également de rassembler de nouveaux équipements et objets, et de travailler à l’amélioration de nos armements existants de multiples façons. C’est un hub très bien pensé avec beaucoup d’activités disponibles. C’est une île flottante dans le ciel remplie de mini-jeux, de boutiques, ainsi qu’une jolie mascotte à nourrir et à caresser pour des moment kawaï. On y passe beaucoup de temps.

Pour ce qui est des combats, le jeu est riche et toujours aussi plaisant et satisfaisant. La stratégie est la clé. Tout réside dans le planning de ses attaques et de sa défense. Comme un jeu d’échecs, il faut être un fin renard pour vaincre ses ennemis. Le placement de ses unités est primordial. Connaitre leurs forces et leurs faiblesses. Il faut aussi bien se préparer avant le combat pour être le plus efficace possible. Tout joue un rôle important. Le jeu n’est pas facile et la victoire n’est pas toujours assurée. Il faut bien gérer ses pions et ne pas sous-estimer l’adversaire.

Fire Emblem: Engage voit le retour du système triangulaire des armes, qui avait été un peu mis de côté dans Three Houses. Dans Engage, l’épée bat la lance qui bat la hache qui bat l’épée. De plus, les arts spéciaux ont l’avantage sur les arcs, les tomes et les dagues. Lorsqu’on utilise une arme qui a l’avantage sur celle de notre adversaire, il est possible de briser sa garde, l’empêchant ainsi d’effectuer des contre-attaques jusqu’à son prochain tour. Fire Emblem: Engage introduit aussi les styles de combat. Il est possible d’être de style soutien ou furtif. Les unités de type soutien peuvent faire des attaques et des gardes en chaîne avec les unités semblables à côté d’eux. Le style furtif, lui, signifie que les bonus associés au terrain sont augmentés.

Si ça ne parait pas facile au départ, avec le temps tout se met en place logiquement. Il y a beaucoup d’aspect à gérer comme les attaques normales ou critiques, les sorts de magies, la défense, l’esquive ou encore les pouvoirs de fusions d’emblème qui étoffent encore plus le panel des possibilités. Ça peut faire peur et pourrait éventuellement rebuter quelques joueurs, mais ce serait dommage, car une fois apprivoisé, le gameplay des combats est simplement merveilleux et complet. L’interface des combats est bonne contrairement à celle des menus qui est, elle, plus fastidieuse. Et heureusement, le jeu nous permet de faire des erreurs et les rectifier avec le retour en arrière. Deux modes de jeu sont disponibles : le mode débutant qui régénère les unités perdues en combat et le mode classique où les pertes sont définitives. Trois niveaux de difficulté sont aussi disponibles pour une plus grande accessibilité au jeu. Le jeu n’est pas facile. Ce n’est pas hyper dur non plus, mais il conviendra mieux à un public de jeunes adolescents. Le jeu est très long aussi. Il faut compter 30-40 heures facile pour en voir le bout, mais on peut facilement faire beaucoup plus. Il y a un mode multi pour défier l’armée de ses amis. Le seul hic, c’est que l’on n’affronte pas un ami directement, mais son armée qui est dirigée par l’IA.

Comme on peut s’en douter Fire Emblem: Engage est un très bon jeu dans son domaine. Il propose une expérience longue et riche avec un gameplay stratégique bien rôdé et efficace qui plaira aux amateurs du style. Mieux équilibré que Three Houses, Engage gère mieux sa partie sociale afin d’être plus digeste pour la plupart de joueurs. Certains seront de l’avis contraire. Dans les deux cas, ce n’est pas bien grave. Si vous aimez la formule Fire Emblem, c’est juste une histoire de savoir lequel vous préférerez le plus, mais les deux sont bons. Pour donner encore plus de profondeur et de relief au jeu, les composantes rpg enrichissent l’expérience afin de crafter soi-même son style d’aventure. Le tout mise en scène dans une histoire banale, un peu bateau, mais qui se laisse suivre bien qu’un peu trop longue et cousue de fil blanc. On peut aussi lui reprocher d’être trop statique dans des dialogues trop longs et d’être un poil trop linéaire. Mais ce n’est bien peu de chose comparé à la qualité du gameplay des combats qui est, pour le coup, très réussi et riche. Évidemment, pour bien apprécier Fire Emblem: Engage, ou la série en générale, il serait préférable d’aimer le style tactique au tour par tour ainsi que les rpg narratif, sinon ça risque d’être moins incroyable. Mais si c’est le cas, c’est un très bon jeu qui commence bien l’année 2023 sur Nintendo Switch.

Les plus :

  • Un gameplay vraiment riche et captivant
  • Une mise en scène réussie avec des combats dynamique pour du tour par tour
  • Graphiquement réussi avec une D.A. travaillée
  • Du fan-service pour les connaisseurs
  • Beaucoup de combinaisons possibles à tester et expérimenter
  • Un jeu finalement et étonnamment accessible à tous avec ses nombreuses options d’accessibilités
  • Une bonne durée de vie avec plus de 30-40 heures de jeu

Les moins :

  • Un gameplay qui peut paraitre trop charger et compliqué aux premiers abords
  • Trop de longs dialogues statiques facultatifs mais indispensables quand même
  • Beaucoup trop de choses et d’options partout dans les menus qui surchargent et alourdi la navigation et la compréhension
  • L’histoire un peu fade, un poil décevante et peu mémorable


Développeur : Intelligent System
Editeur : Nintendo
Sortie : 20 janvier 2023
Support : Nintendo Switch

Genre : Tactical-RPG

Fire Emblem: Engage
4.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.