Et voici une nouvelle sortie pour notre chère Nintendo Switch. Enfin, nouvelle, pas tant que ça vu qu’il s’agit de la réédition d’un jeu sorti sur PS4 et Nintendo 3DS en 2017. Par contre, même s’il ne s’agit pas de quelque chose de nouveau, le jeu vaut largement la peine d’être découvert et joué, à moins que vous ne l’ayez déjà fait (et encore). Les raisons quelques lignes plus bas.



Pour les personnes peu coutumières des J-RPG, il y a 2 grandes écoles au Japon ; L’école Final Fantasy et l’école Dragon Quest. Si la 1ère série de software (offert par Square Enix) est bien connue sous nos latitudes et a tendance à beaucoup évoluer d’une itération à une autre, la série des Dragon Quest (elle aussi développée par Square Enix) est beaucoup plus traditionnelle et tend à rester proche du gameplay originel du tour par tour ainsi qu’à offrir une version assez basique en termes de scénario.

Il est aussi à noter que les Dragon Quest sont un véritable phénomène de société au Japon, une légende urbaine dit même que le gouvernement japonais a expressément demander à Square Enix de sortir leur jeu un samedi afin d’éviter un maximum d’absentéisme au travail (mais peut-être est-ce tout simplement pour une autre raison).  En tout cas, ce qui est sûr, c’est que la patte artistique de Akira Toriyama (oui, oui, l’homme à la base de Dragon Ball) a dû beaucoup aider au succès de la licence.

Dragon Quest XI n’est pas une exception à la règle de la licence et est donc empreint de tradition. Le héros (un élu recueilli dans un petit village de campagne dont la destinée apparaît lors d’un rite initiatique) et son groupe d’aventuriers partent pour de longues heures d’exploration, de combats au tour par tour et de surprises scénaristiques. Si vous n’avez jamais joué à un Dragon Quest, ne vous faites pas de soucis, vous pourrez sans autres commencer avec celui-ci et vous ne serez pas perdu sans comprendre ce qu’il se passe dans le monde. L’histoire semblera bien entendu familière pour les fans de J-RPG classiques, mais la série des Dragon Quest est la preuve que même si les ressorts scénaristiques et le gameplay sont parfois bien connus, on se laisse emporter facilement par l’histoire et on se réjouit de continuer à y jouer. Voyez le jeu un peu comme un conte qui, même si on sait à peu près ce qu’il va se passer, nous pousse à aller jusqu’au bout pour savoir ce qu’il se passe pour nous et nos compagnons d’infortune.

Un scénario manichéen, mais tellement bien exploité

Sans rentrer dans les détails (car Square Enix et moi-même n’aimons pas vraiment le spoil), le héros de Dragon Quest XI est la réincarnation d’un ancien héros qui doit détruire une présence sombre sur la planète. Bien entendu sa venue n’est pas appréciée par tout le monde car s’il est là, cela veut dire que le mal n’est pas loin non plus et certaines personnes veulent donc s’en débarrasser. Il devra donc quitter son petit village bien familier pour parcourir le monde et pourfendre le mal pour protéger la veuve et l’orphelin.

Dit comme ça, effectivement, l’histoire peut sembler vue et revue, mais c’est sans compter le groupe d’aventuriers que vous allez rencontrer au fur et à mesure de vos pérégrinations et qui sauront, par leur charme, leur bagout et leur caractère propre, offrir à l’aventure quelque chose d’exceptionnel. Tous les NPCs qui vous accompagnent ont une personnalité unique, ainsi que des motivations propres à faire l’aventure avec vous et c’est le soin apporté à l’écriture des personnages vous entourant qui offre vraiment un voyage magnifique.

Le jeu est en général relativement linéaire. Aller au point A, résoudre un problème, aller au point B, résoudre un autre problème, etc… Ne vous faites pas de soucis, on peut quand même aller un peu à gauche et à droite du chemin prévu pour obtenir quelques objets supplémentaires ou encore engranger des points d’expériences et des niveaux pour rendre la suite de l’aventure plus simple. Par contre, là où le jeu est ouvert à l’exploration, c’est que vous saurez où vous devrez vous rendre, mais le jeu n’est pas dirigiste et ne vous mets pas des panneaux tous les 10m pour vous montrer le chemin. A vous de vous balader et vous perdre dans les méandres du monde de Dragon Quest. Personnellement, je trouve que ceci est plutôt positif car en ces temps d’open space à outrance où le joueur a parfois tendance à se laisser distraire, avoir une direction franche et un peu dirigiste quant à ce qu’il faut faire offre bizarrement un peu de fraîcheur.

Un monde gigantesque et rempli à outrance

Dragon Quest XI est un jeu énorme de par la quantité d’heures de jeu proposée (comptez entre 60 et 100h de jeu entre la trame principale, les quêtes secondaires et une grosse surprise post cinématique de fin, je vous promets, restez jusqu’au bout et vous ne serez absolument pas déçu). Par contre, on ne s’y ennuie jamais. Ceci est sûrement dû à la trame dirigiste du jeu qui vous offre à intervalle régulier des petits bouts de scénario afin que vous ne soyez pas complètement perdu ou encore aux mini-jeux tel que le casino ou les courses de chevaux qui sauront vous occuper quelques instants. Par contre, les quêtes secondaires sont pour la plupart anecdotiques, de quoi regretter parfois leur inclusion.

Autre nouveauté de gameplay, il y a un peu de crafting qui vous permettra de vous fabriquer de nouvelles armes et armures en utilisant une forge portative dont vous aurez accès à tout moment. Pour cela, il vous faudra juste récupérer du matériel dans les environnements et sur les ennemis.

Le monde, quant à lui, est particulièrement beau et chatoyant et cela est un vrai plaisir que d’aller d’endroits en endroits et de suivre les aventures de notre héros et de ses amis.

 

Un gameplay à l’ancienne, lui aussi

De nouveau, pas de grandes surprises pour les joueurs de J-RPG lors du 1er combat. On se trouve devant un combat au tour par tour on ne peut plus classique. L’ordre d’attaque des ennemis et de vos personnages sont gérés par leur agilité et on peut choisir ce que font nos personnages soit en choisissant dans des boîtes les actions à mener, soit en laissant l’ordinateur choisir selon les préférences que l’on lui a données. Les attaques spéciales et autres sorts sont accompagnées des animations de circonstance et on se retrouvera parfois dans un état de transe (appelé ici hypertonique) qui vous rendra plus agile, vous offrira une plus haute chance de coup critique et surtout vous ouvrira la porte à des attaques spéciales plus dévastatrices.

Petite nouveauté dans le mode 3D (j’y reviendrai, ne vous faites pas de soucis): on peut déplacer son personnage sur le champ de bataille, mais ceci ne changera rien au combat sinon offrir un peu plus de dynamisme (la puissance des attaques reste la même, la chance des ennemis de vous frapper aussi et le tout reste au tour par tour).

Les combats se font quand vous rencontrez des ennemis sur la carte. Ainsi, il est possible de gérer la difficulté du jeu comme vous le sentez. Vous trouvez le jeu trop facile, pas de soucis, évitez des combats, vous serez alors en léger retard de niveau, ce qui vous permettra d’augmenter la difficulté. Le jeu est trop dur, cherchez des noises aux ennemis, ce qui vous permettra de devenir plus puissants.

Autre nouveauté au niveau des montées de niveaux, vous recevrez des points de compétences à distribuer dans l’hexagramme, ce qui permettra à vos personnages de se spécialiser avec une certaine arme ou débloquera de nouvelles compétences/sorts.

Edition définitive, vraiment ?

Sûrement ! Square Enix a mis les bouchée double pour cette réédition de Dragon Quest XI. Non seulement le jeu a droit au mode 3D de la version PS4 et PC, mais il rajoute à cela le mode 2D, jusqu’à maintenant uniquement disponible sur la version 3DS japonaise du jeu. Le passage du mode 2D à 3D (et vice-versa) ne se fait pas d’une simple pression sur un bouton, mais il faut aller dans une église ou parler à un prêtre. De là, une sauvegarde sera faite et vous serez propulsé en début de chapitre avec le mode choisi. Le mode 2D, même s’il reprend le scénario du jeu, a tendance à être plus rapide. Les environnements sont bien entendu plus petits, les magnifiques cinématiques du mode 3D sont remplacés par de simples dialogues et les combats font fi de toutes animations d’attaque (c’est bien simple, on ne voit que les ennemis à l’écran, rien de plus). Autres différences, on perd les voix lors des dialogues (voix japonaises je vous prie) et les combats sont en mode rencontre aléatoire. On a tout simplement l’impression d’avoir fait un saut 25 ans en arrière et de jouer sur Super Nintendo. Si cela plaira au plus nostalgiques d’entre vous, je ne suis pas sûr que les plus jeunes apprécieront.

Et cerise sur le gâteau, cette édition définitive offre une orchestration symphonique (jouée par l’orchestre symphonique de Tokyo) tout simplement magnifique. C’est bien simple, on prend plaisir à se balader uniquement pour la musique. Pour le reste de la technique, on voit que la Switch est beaucoup mise à contribution. Le framerate est stable, ce qui est une excellente chose, mais on remarque pas mal d’aliasing et le jeu donne parfois l’impression d’être flou si on regarde au loin.

Ce jeu est tout simplement un de mes grands coups de cœur de cette année sur la Switch qui compte cette année quelques jeux d’importance après quelques mois un peu plus maigres en terme de sortie.

Les plus :

  • Une durée de vie impressionnante
  • Une direction artistique et une écriture toujours excellente
  • Une orchestration magnifique
  • Une difficulté que l’on peut gérer comme on le veut
  • Un mode 2D qui peut être intéressant
  • Un monde chatoyant

Les moins :

  • Des quêtes annexes qui font parfois office de remplissage et qui aurait pu avoir droit à plus d’écriture.
  • Un peu d’aliasing visible


Editeur : Square Enix
Développeur : Square Enix
Date de sortie : 04.09.2018 sur PS4 et PC, 27.09.2019 sur Nintendo Switch
Plateforme : PS4, PC et Nintendo Switch

Dragon Quest XI S: Les Combattants de la Destinée
4.5Note Finale

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