Le contraste en couverture entre la cravate bleue nouée et le fond rouge est plus agressif – à mes yeux – que le rouge seul. Le titre accroche et renforce le sous-titre : Désandrocentrer le travail pour l’émanciper… En quatrième de couverture il est précisé que l’autrice est directrice de recherche en sociologie au CNRS, cela devrait suffire pour garantir du sérieux.

Et dès les premières pages on regrette vivement que les journalistes ne fassent pas toujours correctement leur métier – qui est, selon moi, de rendre compte – et qu’il faille qu’un temps – plus ou moins long – s’écoule entre une analyse, une découverte et d’abord son dévoilement au public puis sa mise en œuvre. Cela fait longtemps que des femmes réfléchissent au bénévolat, au travail gratuit effectué au nom de valeurs (?) nobles (?) (devoir, générosité, amour, sens de la patrie, altruisme, etc.). Longtemps que des femmes réfléchissent au fait que les métiers auxquels on les cantonne sont dévalorisés du fait qu’elles les exercent. (Il me semble que dans l’imposture on est allé assez loin lorsqu’on a débaptisé les balayeuses pour en faire des « techniciennes de surfaces »). Longtemps que des femmes réfléchissent sur le sort que leur réserve une société patriarcale… Au fil de ma lecture il m’est revenu en tête une vieille publicité du temps où l’on vantait les femmes indépendantes et/ou PDG qui prétendait-on « assuraient » quand elles portaient une certaine marque de pull*…

Il me semble que réfléchir à l’idée, la notion de travail, à la place de son travail dans la société est nécessaire, la lecture de ce petit livre est donc indispensable pour aider à cette réflexion. Ma citation est sans doute une évidence mais je ne suis pas sûr que ce le soit pour tout le monde : « La notion de travail est construite à partir d’un sujet masculin ou, pour le dire autrement, le travailleur homme y est pensé comme le travailleur typique. ».

À lire, bien sûr, le matin et le soir dans les transports en commun.

Bonne lecture.

* Toujours en vente, ce qui explique que je n’en donne pas le nom.

L’imposture du travail
Auteure : Maud Simonet
Editeur : 10/18
Collection : Amorce

www.10-18.fr

L'imposture du travail
5.0Note Finale

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