Les Soyeuses

J’avoue, qu’après lecture de la pièce, l’illustration photographique de couverture sonne à merveille. Comme on peut penser qu’il s’agit d’une photo prise lors d’une des représentations de cette pièce on appréciera de voir dans le regard de la jeune femme du milieu un des ressorts de la pièce.

Imaginez le 19ème siècle européen, ses industries et celles par exemple de la soierie. Et puis pensez à la toute-puissance de la religion et enfin rappelez-vous les phalanstères de Charles Fourrier. Vous y êtes ? Alors associez un patron paternaliste et une mère supérieure de congrégation associés pour, à la fois, protéger et produire. Et puis on se souviendra de ces pauvres filles perdues, ces orphelines – voir Les Misérables – rejetées par la société comme sans feu ni lieu. Les religieuses offrent un asile et l’employeur nourrit et blanchit des personnels qui travaillent de 6h à 19h30 avec trois interruptions pour les repas. Et bien sûr prières et religion sont là pour aider la jeune fille à vivre hors du péché. C’est bien sûr compter sans l’amour, pas celui qui anime les sœurs, l’autre, celui qui anime les cœurs des jeunes gens – garçons et filles.

Premier point, c’est jouable et à la lecture ça donne même envie de jouer. Deuxième point, c’est critique sans être lourd et démonstratif. C’est donc du bon théâtre. De celui qui donne envie de changer le monde parce qu’il a donné des raisons, qu’il a ouvert les yeux des spectateurs.

On notera l’importance des chants à la fois sur le plan émotionnel et sur le plan « religieux » de la pièce.

Si jamais cela était à l’affiche près de chez vous, n’hésitez pas un instant. Ou bien lisez… On peut aussi rapprocher les profs de français et d’histoire dans une lecture commentée à plusieurs voix.

Les Soyeuses
Auteure : Marie-Hélène Chiocca
Editeur : Harmattan
Collection : Théâtres

www.editions-harmattan.fr

Les Soyeuses
5.0Note Finale

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