Après la (très) bonne surprise créée en 2017, Guerilla Games revient sur le devant de la scène pour nous présenter la suite de Horizon : Zero Dawn, j’ai nommé Horizon Forbidden West. Récit du retour en terre (in)connue.


Pour les joueurs ayant déjà écumé le premier opus, pas de grande surprise, le jeu reprend tout ce qui a bien marché la dernière fois et nous le repropose. Pas de grands changements à venir donc, mais quelques détails changés ici et là (mais j’y reviendrai).

Pour les néophytes de la licence, Horizon Forbidden West est un jeu en monde ouvert à la troisième personne dans un futur post-apocalyptique qui se passe un millier d’année après notre ère, dans une Amérique méconnaissable, recouverte de végétation, de rouille, de ruines et de robots ! Vous prendrez le contrôle de Aloy, une pro de l’arc afin de sauver la planète d’un mal mystérieux et technologique. Comme tout bon open-world, vous viendrez à nettoyez des camps ennemis, à cueillir et récolter un nombre hallucinant de composants de fabrication et aiderez des dizaines de personnes à régler leur souci.

Attention, ce n’est pas parce que le jeu présente quelque chose de finalement assez classique dans les faits que la façon dont il le fait est inintéressant. Les quêtes secondaires, présentes en nombre conséquentes, sont très riches et apportent vraiment quelque chose au récit ainsi qu’à la construction du monde d’Aloy. Il ne s’agit pas de simples quêtes Fedex (coucou Ubisoft), mais de vrai mini-quêtes développant parfois un arc narratif à part. C’est bien simple, j’y ai retrouvé un soin de l’écriture des quêtes secondaires que je n’avais pas rencontré depuis The Witcher 3. Ceci sans compter que même si le monde est post-apocalyptique, il est rempli de vie, que ce soit des habitants qui invariablement vivent leur vie et commentent votre arrivée ou alors des animaux ou robots se baladant et vaquant à leurs occupations.

Le post-apo, c’est beau !

Lors de l’annonce de Sony que le jeu sortirait sur PS5 et aussi sur PS4, j’ai eu quelques craintes quand au fait que le soft saurait profiter du saut générationnel pour présenter quelque chose de magnifique. Après environ 5 minutes de jeu, toutes ces craintes se sont évaporées tant le jeu est magnifique. Il sait offrir aussi bien des panoramas à perte de vue que des éclairages d’ambiance saisissant (si vous n’aimez pas les lense flare, ça risque d’être compliqué pour vous) ou encore des effets de particules, que ce soit de la fumée ou encore des flammes vraiment saisissantes. Un gros point positif sur le jeu. Autre grosse surprise, la modélisation des visages ainsi que l’animation des muscles faciaux lorsque les personnages parlent est tout simplement bluffante. Jamais il ne m’a été donné de voir des faciès aussi réalistes dans un jeu vidéo.

J’en ai aussi profité pour sortir ma PS4 du placard et là aussi, le jeu est bien optimisé, sans soucis de framerate particulier. Seul souci, ma PS4 première génération donnait l’impression de vouloir décoller, mais mis à part ce petit souci de ventilateur (qui se présentait dans tous les derniers jeux auxquels je jouais), rien à redire.

Et le scénario dans tout ça ?

Le jeu reprend directement après les événements du premier opus où Aloy avait sauvé la planète terre d’une IA destructrice de notre ère nommée Hadès. Sauvée, vraiment ? En fait, non, l’IA destructrice est toujours présente et la solution à ce problème se trouve à l’ouest. Comme vous l’aurez sûrement déjà compris, il est interdit d’aller à l’occident et le 1er acte du jeu qui tient lieu de long tutoriel verra Aloy trouver un moyen d’aller là où le soleil se couche. Pour les personnes n’ayant pas joué au premier soft, un court résumé se lance en début de jeu, mais un peu court pour pouvoir permettre de connaître tous les personnages et leur fonction dont l’histoire. Ainsi, il vaut mieux jouer au 1er opus si vous ne l’avez pas encore fait ou alors une lecture de la page Wikipedia peut être utile afin de se mettre à jour.

Bien entendu, suite aux évènements de Zero Dawn, Aloy a acquis un statut de sauveuse de la planète et quasi toutes les personnes qui la rencontre savent qui elle est et la traite avec respect et humilité. Bien entendu, ça lui ouvre beaucoup de portes, mais elle se montre très impatiente quand on lui dit qu’elle ne peut accéder à certains endroits (dont l’ouest), une sorte d’enfant gâtée quoi, sans compter le syndrome de la sauveuse car elle refusera quasi-systématiquement toute aide qu’on lui offre.

Je ne vais pas vous en raconter plus sur le scénario du jeu pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez qu’en terme de science-fiction ça tient plus ou moins bien la route, qu’il y a aussi une réflexion sur le tout pouvoir des riches, tout ça dans une atmosphère entre 2 catastrophes, l’une s’étant déroulée il y a 1000 ans et une autre toute prochaine. Enfin, de quoi rendre les choses intéressantes.

Le monde en lui-même est passionnant à parcourir car il est peuplé de plusieurs tribus, les Carjas, les Oserams, les Utarus, les Tenakths et les Noras. Bien entendu, toutes ces peuplades ont des intérêts et buts parfois différents ainsi qu’une vision de la vie distincte sans compter des rebelles qui viennent semer la zizanie dans des paix entre peuple parfois bien ténues. Je me souviens particulièrement de mon arrivée à Mélopée, la « capitale » des Utarus qui m’attendait et dont les dirigeants tenaient un conseil alors que la population fredonnait un air afin de calmer les tractations. Une ambiance magnifique que d’arriver à cet endroit avec cette musique de fond et de découvrir les traditions de cette tribu.

Horizon Forbidden West ou comment faire du neuf avec du vieux

C’est un peu triste à dire, mais l’effet de surprise lors de la sortie du premier jeu n’est plus là. A croire que si on a déjà vu un velociraptor (ou autre dinosaure que vous voulez) robotisé, on les a tous vu… Par contre, ce que le jeu fait extrêmement bien, c’est d’améliorer quasi toutes les facettes du 1er jeu.

Prenez ne serait-ce que la 1ère séquence de jeu : le tutoriel. Alors que la plupart des suites de jeu fait passer le héros par un artifice narratif (accident, catastrophe naturelle et autres) afin d’expliquer pourquoi il a perdu toutes ses capacités et tout son équipement (coucou Mass Effect 2), ici, Aloy garde pas mal des capacités du 1er jeu et surtout, plutôt que de perdre son équipement, elle explique à un acolyte comment utiliser un focus, un appareil qui permet aux porteurs de voir des informations de l’ancien temps (le nôtre) en réalité augmentée. Ainsi, Guerilla Games trouve ici un moyen élégant d’expliquer aux nouveaux joueurs comment marchent les focus, des appareils centraux dans le gameplay de Horizon (qui permet de scanner les ennemis, voir leur chemin de ronde, reconnaître les parois que l’on peut grimper, etc…) alors qu’Aloy en a un depuis sa plus tendre enfance.

Tout ce qui marchait bien dans Horizon Zero Dawn a été amélioré : de nouvelles armes sont disponibles (lance-javelots, arc à haute cadence de tir), les anciennes armes ont été améliorées avec de nouvelles options afin de pouvoir attacher des barils explosifs par exemple et le brouillard qu’il y a sur la carte doit toujours être ôté en grimpant au sommet de long-cous, mais ces derniers font maintenant partie d’une sorte de mini puzzle à résoudre alors qu’à l’époque, il suffisait juste de trouver un bon endroit d’où partir à l’ascension de ces robots.

Les séquences de grimpe ont maintenant été largement améliorées grâce à un nouveau grapin et une sorte de parachute qui vous permet de planer et la grimpe en elle-même semble être beaucoup plus souple et rapide. On a vraiment l’impression de contrôler Aloy alors que dans Assassin Creed, le personnage donne l’impression de grimper plus automatiquement.

Un jeu où on ne s’ennuie pas

Comme dit auparavant, les quêtes secondaires sont extrêmement bien écrites. Et surtout, elles ne sont pas les seules activités annexes du jeu. Il y a aussi des creusets, des usines dont sortent les robots qui peuplent le monde. Une fois arrivé au centre du creuset, vous y trouverez un boss qui une fois battu vous permettra de pouvoir pirater un type de robot pour soi le chevaucher ou le retourner contre d’autres robots. Vous trouverez aussi des zones de chasse (où des challenges devront être réussi afin de gagner de l’équipement), des énigmes à résoudre dans d’anciennes ruines ou encore des arènes de combat où vous vous battrez contre des ennemis humains.

Ah, et si vous vous ennuyez vraiment, vous pourrez jouer à un mini jeu tactique dans à peu près toutes les villes que vous rencontrerez. Pensez à une sorte de jeu d’échec, mais en plus tactique, où les pièces ont des forces et des faiblesses et où les cases ont des malus/bonus. Et bien entendu, quand vous gagnerez la 1ère fois contre quelqu’un, vous gagnerez une pièce à rajouter dans votre jeu !

Un open-world qui a du bon et du moins bon…

Au niveau de l’open-world, les zones d’intérêts sont plutôt des points sur la carte en comparaison d’un Zelda Breath of the Wild qui nous permettait de voir de loin les points d’intérêts et d’y aller. Bien entendu, les grandes villes sont visibles de loin et le joueur est attiré par ces dernières, mais pour le reste, il n’est pas toujours facile de se rendre compte où il y a qqch à faire. Pour le reste, il y a du bon et du moins bon.

Vos alliés (les rares fois où ils sont là) lorsqu’ils meurent reviennent tout seul à la vie au bout de 30s, mais… ils marchent super lentement. Lorsque vous arrivez devant une énigme que vous ne pouvez pas résoudre pour l’instant, Aloy vous fait comprendre que vous n’avez pas le matériel adéquat. Du pur génie et ça évite pas mal de frustration. Vous avez une réserve illimitée qui vous permet d’entreposer tout ce que vous ne pouvez pas portez avec vous, mais… ramasser quoique ce soit prend 2-3 secondes et il faudra amasser des tonnes et des tonnes de matériel. Entre les baies de soin, les plantes diverses et variées pour faire de la teinture où faire baisser votre détectabilité, les cailloux pour faire diversion, les branches pour fabriquer les flèches et tous les composants des robots que vous pourrez attraper, il y a de quoi faire. A savoir que pour améliorer votre équipement, il faudra impérativement ramasser des composants. Seul petit bémol, il va falloir spécifiquement chasser des animaux afin d’obtenir leur fourrure pour agrandir vos différentes sacoches. Bien que cela fasse du sens dans le monde d’Horizon, c’est la seule activité que l’on ne fait pas naturellement car les animaux ne nous attaquent pas de base…

Et sinon, au cœur du jeu, les combats qui sont toujours aussi intéressant. Le jeu en soit n’est pas dur, mais si un combat est pris de la mauvaise façon, la difficulté a beau être réglée sur normale avec du matériel correct contre un petit ennemi, etc…, il y a toujours une possibilité de se prendre une belle roustée si on ne fait pas attention. Ici, il est plutôt important de planifier son attaque, connaître les ennemis qui sont en face, voir quel est leur chemin de ronde, quelles sont leur faiblesse, éliminer les petits ennemis silencieusement et planter des pièges pour attaquer les gros puis finalement lancer une attaque. Il y a plusieurs éléments (poison, feu, gel, électricité) et la plupart des robots ont sur eux des barils d’un de ces éléments. Frapper un tel baril avec un projectile du même élément provoquera une réaction en chaîne qui fera de gros dégâts à l’ennemi.

Mais ce dont je retiens surtout de ce Horizon : Forbidden West (outre sa durée de vie gargantuesque, comptez environ 50h pour finir le jeu plus ou moins en ligne droite), c’est surtout ses panoramas grandioses, ses villes et villages à l’ambiance particulières et différentes et surtout le vrai sentiment de voyage et de découverte lorsque l’on se balade dans ce ouest américain post-apocalyptique.

Les plus :

  • Des graphismes magnifiques
  • Une écriture (dont celle des quêtes secondaires) rarement égalée
  • Une modélisation et des animations faciales au top
  • Une vraie atmosphère se dégage de chaque endroit visité et c’est toujours un plaisir de découvrir un nouvel endroit
  • Des combats avec du challenge, mais pas trop non plus

Les moins :

  • Le looting excessif nuit un peu au plaisir de jeu
  • Le besoin de devoir chasser spécifiquement des animaux afin de pouvoir upgrader certains équipements
  • Le monde et l’histoire qui peuvent être un peu obscure pour les nouveaux venus

 
Editeur : Sony Interactive Entertainment
Dévelopeur : Guerilla Games
Plateforme : PS4, PS5
Date de sortie : 18 février 2022

Genre : Action / Aventure / Open World

Horizon: Forbidden West
4.5Note Finale

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