Fake news

Une couverture faussement sobre, rouge et noire avec en sous-titre ou presque deux phrases en blanc dans un bandeau rouge imprimé : « Ce thriller politique retrace une histoire trop imaginaire pour être totalement improbable. La réalité nous a habitués depuis longtemps à dépasser la fiction. » Je supposerai pour commencer que vous savez qui sont les deux auteurs, éditorialistes notoires sur Europe 1 et, qu’à défaut de maîtriser l’anglais, vous savez aussi ce que signifient les deux mots du titre. On me permettra de le trouver trop explicite. « Rumeur » – par exemple – aurait eu le mérite de rester en français et de faire penser à l’impact dévastateur des fausses nouvelles. De celles que suit invariablement l’expression populaire : « il n’y a pas de fumée sans feu ».

Après un prologue qui raconte l’accession le 6 mai 2018 à la magistrature suprême de François Berlau. L’action débute en avril 2020 – après l’assassinat du président du Sénat et d’un grand journaliste en 2019 – par la publication dans le Canard Enchaîné d’une information selon laquelle la campagne du président aurait été financée par le gouvernement iranien. Il va de soi que l’information est fausse mais c’est au président que l’on somme de prouver son innocence et non au journal de prouver la culpabilité de l’élu.

Je vous laisse découvrir les péripéties qui découlent de l’info. Un conseil : quand vous en serez au passage où une petite phrase du premier ministre enfonce le président, cessez un temps votre lecture pour vous livrer à quelques spéculations concernant les auteurs de la machination. Et reprenez votre lecture…

C’est écrit dans un style journalistique qui se lit vite et a le mérite de mettre en évidence au moins deux des ressorts du mécanisme des « fake news ». Le premier est un savant dosage entre vrai, précis, détaillé d’un côté et faux de l’autre. Plus votre information s’appuie sur des données que vous connaissez, que vous pouvez vérifier plus ce qui est faux vous semblera crédible… Le deuxième c’est en grande partie nous qui en sommes responsables : le « buzz ». C’est notre avidité pour le sensationnel qui nous fait nous jeter sur une info et la partager sans même parfois la lire jusqu’au bout… Vous voyez ce que je veux dire, non ?

Il me semble que depuis qu’un certain président a mis en évidence ce phénomène cela a pris de l’ampleur… Sur le sujet on regardera avec intérêt un film de Ken Russel intitulé Les Diables

Bonne lecture.

Fake news
Auteurs : Michèle Cotta & Robert Namias
Editeur : Robert Laffont

www.laffont.fr

Fake news
4.0Note Finale

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