Et un sous-titre que je me permettrai de trouver étrange : « Une femme comme les autres », parce que justement la lecture de ce livre montre qu’Élisabeth H. n’est justement pas une femme comme les autres. Et d’ailleurs la photo en couverture où elle nous regarde prouve qu’elle existe en tant qu’individu et non en tant que femme de son temps, soumise, silencieuse et cantonnée aux tâches dévolues. Le fait de ne conserver de son nom que le H. initial anonymise Élisabeth alors qu’elle devrait être mise en évidence pour avoir compris très tôt l’importance de la co-éducation des garçons et des filles, pour avoir propagé et pratiqué des idées éducatives et sociales… comme celles de Paul Robin ou d’Ovide Decroly, par exemple. Mise en évidence pour avoir voulu « émanciper » la femme… A voir la situation aujourd’hui et certaines revendications féministes, il me semble que « les combats » d’Élisabeth ont été oubliés, étouffés… que le fil qui relie ses combats à ceux d’aujourd’hui est bien lâche… voire réduit à un pointillé. Et ce récit biographique donne l’impression qu’Élisabeth fut souvent seule dans son combat, à l’exception d’autres solitaires comme elle. Si ces « lutteurs » sont seuls, ils n’en sont pas moins – et là je rejoins le sous-titre – comme les autres amoureux et vivants. Leur lutte est alors un choix qu’ils/elles osent faire et qui les transcende. Un choix qui fait s’opposer leur altruiste amour du monde à l’égoïste amour de soi… Et là se pose la question : la lecture de cette biographie peut-elle entraîner des « vocations » altruistes ou bien ne sera-t-elle que porteuse d’informations ? Et j’ajoute une question personnelle : combien parmi vous, chers lecteurs et lectrices, vont titiller un moteur de recherches pour savoir qui sont : Nelly Roussel, Ovide Decroly et Paul Robin ?

Bonne lecture.

Élisabeth H.
Auteure : Martine Ruchat
Editeur : Slatkine

www.slatkine.com

Élisabeth H.
4.0Note Finale

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