Je supposerai que, comme beaucoup, vous connaissez au moins quatre chansons de Félix Leclerc et que pour la plupart vous l’avez sans doute découvert entre 1971 et 1974. L’époque où vous avez fredonné et repris en choeur : Un petit Bonheur, Moi, mes souliers, Bozo, et peut-être aussi Quand les hommes vivront d’amour… . C’est -à-dire quand nous l’avons redécouvert… parce que Moi, mes souliers avait été récompensé par l’Académie Charles Cros en février 1951. Si de Brassens à Brel en passant par Charlebois on s’est réclamé de lui… qu’en reste-t-il aujourd’hui ? A mon humble avis deux choses. D’abord une « belle voix » chaude et mélodieuse qui sait dire et chanter. Et puis « une belle langue » poétique et riche. Et peut-être un sens certain de l’humain. Prenez le temps, après avoir lu le petit livret qui accompagne les CD, de jeter un œil sur la durée des chansons. La plus longue fait 4’50 et une des plus courtes 1’07. Pourquoi s’arrêter à cela, me direz-vous. Simplement parce que cela montre que Félix Leclerc maîtrise l’art du conte bref, de la fable qui incite à réfléchir. A la fin du CD 2, il y a un titre « bonus » interprété par Serge Singer qui s’intitule La fille en coupant son pain, il dure 1’40. Et je pense que vous serez, en l’écoutant, obligé de constater deux choses. Cette chanson qui a près de soixante ans n’a pas une ride quant à ce qu’elle raconte. Et je pense que vous l’avez trouvée à l’audition plus longue qu’elle n’est.
Conseils d’écoute : prenez le temps de n’écouter qu’une chanson à la fois… pour éviter de vous lasser ; et n’hésitez pas à vous repasser ce que vous venez d’entendre pour vérifier que vous n’avez rien perdu. J’oserai même vous conseiller une écoute en solitaire avant de faire partager. Enfin profitez d’une réunion « autorisée » pour faire entendre certaines chansons que vous aimez…
Félix Leclerc, Le Québécois 1957-1962
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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