En ce début d’année Nintendo met à l’honneur Donkey Kong avec ce portage HD de Returns sur Switch, mais aussi avec son parc à thème fraichement inauguré à Universal Studio Japan à Osaka au Super Nintendo World et bientôt à Orlando au Universal Epic Universe le 22 mai prochain. Donkey a le vent en poupe et c’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce plateformer d’excellence en HD pour la première fois.
Donkey Kong Country Returns HD, DKCR, est un jeu de plateforme 2D des plus sympathiques qui a l’air simple mais il n’en est rien. Derrière ses airs de jeu bon enfant un peu facile se cache un vrai challenge. Un jeu de plateforme pur et dur qui demandera force, précision, doigté, concentration et sérénité pour ne pas virer fou. J’exagère un peu, mais c’est un jeu assez difficile.
Donkey Kong Country Returns HD est le portage Haute Définition des versions Wii et 3DS sorti en décembre 2010 et 2013. Ça remonte à 14 ans quand même. Le portage 3DS était apportait déjà quelques ajouts et modifications. Cette version Switch intègre ses ajouts et modifications. La version Wii à l’époque prenait avantage des wiimotes pour intégrer des mécaniques de gameplay qui utilisaient les mouvements. Dans DKCR, Donkey pouvait, par exemple, taper le sol en brassant les wiimote. C’était rigolo, mais pénible à la longue et malheureusement ça a plombé l’expérience de beaucoup de joueurs qui voulaient un jeu avec des commandes classiques. C’est ce qu’a rectifié la version 3DS. Mais cette dernière ajouta aussi de nouveau niveaux en plus qui sont dans la version Switch. C’est donc un concentré des 2 versions en HD. Que du bon.
Donkey Kong le célèbre gorille de Nintendo revient dans une nouvelle aventure qui se passe sur son île. Tiki Tong, un être maléfique, se réveille au cœur du volcan de l’île de Donkey Kong. Il lance les sbires de sa tribu, les Tiki Tak. Avec leurs pouvoirs hypnotisant les Tikis prennent le contrôle des animaux et créatures de l’île de Donkey Kong. Ils en profitent pour voler la réserve de banane de Donkey. Plus puissant, Donkey, lui, ne se fait pas hypnotiser et part à l’aventure rechercher ses précieuses bananes et libérer son île du joug de Tiki Tong. Pour l’aider, Diddy Kong est de la partie, ainsi que Ramby le rhinocéros. Donkey et Diddy vont traverser toute l’île avec ses différents environnements: Jungle, plage, ruines, caverne, forêt, falaise, usines et le fameux volcan. Il est à noter qu’il n’y a pas de niveaux aquatiques dans le jeu et donc pas la fameuse musique.
Les différents environnements sont assez intéressants, coloré et joli globalement. Il y a une certaine cohérence entre les niveaux et ce qu’il s’y passe à l’intérieur. Ils sont longs et bien rythmés avec souvent de nouvelles situations. C’est de la plateforme à l’ancienne qui requiert de la précision avec des sauts, beaucoup de sauts, mais aussi des tonneaux explosifs, des lianes, des courses en chariot, etc. Le tout est en plus bercé par les mythiques thèmes musicaux de la série. Les nostalgiques de la Super Nintendo apprécieront. Et passer en HD permet d’encore mieux profiter du travail des artistes. C’est beaucoup plus beau, surtout beaucoup plus net, que sur Wii et encore plus que sur 3DS. Cela étant dit, on reste sur un jeu de 14 ans qui tournait sur un console un poil mieux qu’une Game Cube encore plus vieille. Bref, on sent qu’il n’est pas de première fraicheur. Une refonte complète aurait tellement été plus cool. Mais c’est un jeu 2.5D, ça vieilli bien mieux que la 3D. Le jeu reste plutôt joli néanmoins du coup. De plus, certains changements ont été apporté qu’une meilleure fourrure pour les animaux, des effets d’eau plus jolis (pas tous), des environnements et des textures plus fournies avec plus de verdure et une fluidité presque irréprochable. Oui, il y a encore quelques petites chutes de framerate de temps à autres lorsque c’est chargé à l’écran. Rares, mais présentes. Mais c’est la meilleure version dans tous les cas.
Pour la jouabilité on retombe dans le classique à l’ancienne qui fait plaisir. Donkey Kong Country Returns sur Wii avait un peu déçus certains joueurs qui avait découvert un jeu avec un peu de motion gaming. C’était déjà trop. Alors oui dans un Donkey Kong Country, on veut du gameplay classique, rapide et précis et pas de mouvements inutiles qui alourdissent le gameplay. Ce n’était pas énorme, mais il fallait secouer la wiimote pour que Donkey tape le sol. On pouvait aussi rouler et souffler. Ça a été corrigé sur la version 3DS et c’était plus plaisant. Pour cette version Switch, on a le choix. De base, ce sont des commandes classiques en appuyant sur les boutons. Mais pour les nostalgiques du motion gaming, ils peuvent simuler la wiimote avec les joy-cons.
Donkey Kong Country est une série de jeux de plateforme assez relevée. C’est du ‘’Die and Retry’’ dans le sens le plus strict du terme. Les niveaux sont calibrés avec une justesse exemplaire qui ne laisse pratiquement rien au hasard. Hésiter c’est mourir. Les premiers niveaux sont simples et on prend confiance. Mais dès le 3ème monde, les choses se compliquent. Les plateformes sont plus petites, plus mobiles, il faut calibrer sa vitesse et ses sauts pour ne pas finir dans le trou. Il y a toujours une boule de feu qui sort du sol au dernier moment ou une araignée qui descend du plafond. Ou encore une chauve-souris qui vient perturber la belle trajectoire et le rythme. C’est truffé de pièges à gogo dans tous les coins. Et plus on avance dans les 8 mondes, plus le jeu devient exigeant et presque vicieux.
Donkey est accompagné de Diddy Kong le célèbre chimpanzé à casquette rouge. Donkey est seul de base mais il peut sauver Diddy dans les tonneau marqué DK. Une fois réunis, les deux compères se complètent et facilite grandement la progression dans les niveaux et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, avec Diddy, on double les points de vie de Donkey. On passe de 2 à 4 en mode original ou de 3 à 6 en mode moderne. Dans certains cas, ça fait une sacrée différence. Deuxièmement, Diddy dispose d’un jetpack qui permet de flotter quelques instants en l’air et donc de beaucoup mieux jauger et gérer ses sauts. Là, encore ça fait toute la différence, surtout contre les boss. Et troisièmement, Diddy et Donkey peuvent rouler et écraser les ennemis sur leur passage sans interruption, ce qui n’est pas le cas lorsque Donkey est seul.
Il y a évidemment les célèbres parcours en chariot dans les mines dans lesquels il faut un timing précis et où l’erreur se paie cash. Pareil pour les balades en tonneau explosifs volants. Pire que les chariots, il faut jauger les poussées avec précision et osciller entre les mille et un pièges qui viennent de tous les côtés. C’est chaud, je vous le dis. L’erreur est fatale.
Souvent la difficulté se sentira plus encore pour les complétionistes. En effet, le but dans les niveaux est de simplement les traverser de gauche à droite. Plutôt simple sur le papier. Mais pour ajouter du challenge et de l’intérêt ainsi que de la rejouabilité au titre, les jeux Donkey Kong Country sont blindés de secrets dans tous les coins et donc d’objets à collecter. En complétant une série de lettre ou de pièce de puzzles, on gagne un bonus qui peut être des images, des croquis de personnages, de décors, ou alors il y a des dioramas, des modèles 3D et mêmes quelques stages bonus supplémentaires. C’est plutôt bien fourni et donne envie de tout débloquer et tout trouver. Il y a donc déjà les fameuses quatre lettres K O N G à récupérer dans tous les niveaux. Souvent visible, mais pas toujours facile d’accès. Ensuite, il y a les pièces puzzles qui peuvent être de 4 à 9 pièces par niveau. Elles, elles sont plus difficiles à trouver. Souvent cachées derrière des décors, après la collecte complète d’un groupe de banane, dans des stages bonus ou pleins d’autres endroits cachés et tordus difficiles à trouver. Heureusement pour s’aider, on peut aller voir Cranky Kong, le vieux grincheux qui peut nous vendre des vies ainsi que l’aide de Squawk le perroquet détecteur de secrets. Pratique en cas de galère. Et pour finir il y a les time trials pour les speed-runners qui veulent exceller dans chaque niveau.
Cranky Kong nous vend ses services en échange de pièces banane qu’il faut aussi collecter dans le jeu. Il y en a à profusion et on en gagne à la pelle. On peut donc acheter des vies, Squawk, mais aussi des potions pour plus de vie par exemple ainsi que des ballons qui nous sauve des chutes mortelles (seulement en mode moderne). Cranky vend aussi des clés qui donne accès aux niveaux exclusifs 3DS. Contre 20 pièces, on débloque un accès à un nouveau niveau supplémentaire et optionnel. Chaque monde est doté d’un ou plusieurs niveaux ‘’inédits’’.
Tout le monde s’accorde à dire que les nouveaux Donkey Kong Country sont difficiles. Alors oui, c’est le cas. Il y a certains niveaux qu’il faudra prendre en patience et accepter de recommencer plusieurs fois de suite. Surtout si on veut tout trouver et choper dedans. C’est dur et il y a souvent un ou petit truc pour compliquer les choses : les ennemis, le placement des plateformes, les projectiles, les trous omniprésents, l’inertie de Donkey, etc. Mais il n’y a rien d’insurmontable non plus. Il faut apprendre les niveaux. Il n’y pas d’aléatoire. Comme une partition il suffit de dérouler. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
Pour éviter de laisser un joueur bloquer dans un niveau Avit aeternam, le jeu propose de faire le niveau à notre place avec un Donkey Kong tout gris. On ne garde pas les bonus, mais on voit comment il aurait fallu faire et ainsi passer à la suite. Plutôt pratique et totalement optionnel.
L’inertie de Donkey est à discuter. Elle posera souvent problème. Il est lourd et lent à partir et cela peut être un problème lors des sauts. Parfois trop lent et trop court, ou au contraire avec un boost presque démesuré, Donkey saute beaucoup trop loin. Il faut apprendre à le manier. Et comme dit plus haut, en cas d’hésitation, c’est foutu et on le paie cash. C’est pour ça qu’avec Diddy s’est beaucoup plus simple avec son jetpack. La gestion des sauts est beaucoup plus simple et permissive. Donkey ne saute pas très haut non plus. Et le jeu se fait un malin plaisir de souvent mettre les plateformes à peine au-dessus de sa limite. Ce qui oblige de prendre de l’élan et des risques. Le jetpack n’aide pas à gagner de la hauteur mais juste de tenir plus longtemps en l’air et donc aller plus loin horizontalement oui mais pas verticalement.
Les boss du jeu sont aussi toute une histoire. Il y a 8 mondes avec un boss à chaque fois. Là, encore c’est une épreuve de sang-froid et d’endurance. Les boss sont longs avec souvent plusieurs phases de plus en plus dures. Il faut observer et trouver les ouvertures. Heureusement, le jeu fourni Diddy et donc double les cœurs de vie. Sauf pour le boss final qui bizarrement ne refourni pas Diddy si on le perd au premier essai. C’est ballot. On peut aussi parfois gagner des cœurs lorsqu’on touche le boss, mais ce n’est pas automatique et parfois un piège. Bref, les boss sont longs et les ouvertures pour les toucher sont courtes il faut bien connaître les patterns. Et il n’y a pas de checkpoint entre les phases. Il faut à chaque fois recommencer depuis le début. Tout est une question de timing et d’apprentissage. Ce qui est bien c’est que les boss sont originaux. Il n’y a pas, ou presque, deux fois la même mécanique qui se répète.
Donkey Kong Country Returns HD est sur Switch la meilleure version sortie à ce jour, encore heureux. Le lifting de résolution fait du bien au titre. C’est beaucoup plus nette et propre qu’avant. On profite mieux des graphismes. Le jeu est fantastique pour les adorateurs de jeux de plateforme 2D exigeants. C’est calibré comme du papier à musique et si on ne suit pas l’action avec précision ou qu’on ne connait pas les pièges, c’est cuit et on recommence. Il faut aimer le challenge. Ce n’est pas impossible, loin de là, mais c’est un cran plus dur que d’autres jeux de plateformes. Il y a un vrai challenge. Heureusement, le jeu permet de passer les niveaux automatiquement en cas de grosses difficultés et ainsi ne pas bloquer le joueur pour voir la fin du jeu coûte que coûte. Aussi, pour se faciliter le jeu mieux vaut parfois jouer en docker sur la TV pour mieux voir et utiliser un gamepad pro pour un meilleur confort et contrôle manette en main. Sur l’écran de la Switch avec le joy-cons c’est parfois un peu petit et compliqué. Ça se fait, mais si on peut se simplifier un peu les choses, mieux vaut ne pas hésiter.
Donkey Kong Country Returns HD est, pour moi en tout cas, un incontournable à posséder dans sa bibliothèque de jeux Switch. Lui et Donkey Kong Country Tropical Freeze évidement, qui est dans la même veine mais encore meilleur. Ces deux jeux sont des masterclass de la plateforme. C’est plutôt joli, c’est rythmé avec des musiques incroyables, les styles graphiques changent. C’est hyper artistique et coloré. Et le challenge est bien présent, un peu frustrant mais tellement jubilatoire. Les seuls regrets sont surtout que Nintendo a fait le strict minimum pour ce portage avec aucune nouveauté si ce n’est la HD et de ne pas encore avoir un nouveau Donkey Kong Country depuis 10 ans maintenant. On garde espoir d’en voir un nouveau sur la prochaine et future console de Nintendo, la Switch 2. En attendant Donkey Kong Country Returns HD complete la collection Donkey Kong Country sur Nintendo Switch. On peut maintenant jouer à tous les jeux de la série : Donkey Kong Country 1, 2 et 3 sur la machine virtuelle de la Super Nintendo (abo online nécessaire), puis Returns et Tropical Freeze. C’est trop cool. Returns vaut son pesant de bananes, surtout si on ne l’a pas encore fait. C’est un excellent épisode de la série à ne pas manquer. Foncez !
Les plus :
- Donkey Kong Country Returns enfin rejouable et en HD
- Artistiquement très sympathique avec plein de bonnes idées
- Un challenge bien corsé et bien dosé
- Un level-design 2D bien pensé, calibré et rythmé
- Les environnements varié et tellement typique de la série
- Les ajouts de la version 3DS inclut
- Les musiques incroyables et nostalgiques
- Beaucoup de bonus et secret à découvrir
- Des graphismes HD qui font du bien
- Des commandes classiques aux boutons
- Beaucoup de contenu (8 mondes, 70+ stages et beaucoup de bonus)
- Diddy Kong facilite beaucoup le gameplay
- Un mode moderne avec 3 cœurs au lieu de 2 et des bonus d’aide
- Donkey Kong gris pour passer les niveaux à votre place pour ne pas rester bloqué
Les moins :
- Un portage HD mais rien vraiment de plus (on aurait aimé un remake)
- Pas de nouveauté ni d’ajouts
- L’inertie de Donkey souvent pénible dans les sauts
- Un gameplay souvent exigeant et difficile à prendre en main pour les débutants
Éditeur : Nintendo
Développeur : Nintendo
Date de sortie : 16.01.2025
Plateforme : Nintendo Switch
Genre : Plateforme
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