Dimension Technosciences @ venir

Vous avez remarqué l’absence de nom d’auteur et compris qu’il s’agit d’une anthologie. C’est précisé sur la couverture que je me permettrai – mais vous me connaissez – de trouver fade et peu parlante. On y lit : « Textes recueillis par Thierry Bosch & Jean-Claude Dunyach présentés par le LAAS-CNRS ». Jean-Claude Dunyach, vous connaissez, je vous en ai déjà parlé ici-même. CNRS pour Centre National de la Recherche Scientifique, certains doivent connaître. On supposera que Thierry Bosch travaille au sein du LAAS (Laboratoire d’Analyse et d’Architectures Systèmes)… Ce Laboratoire célèbre son cinquantenaire par le biais de cette anthologie qui est double en quelque sorte. Vous y trouverez des nouvelles écrites par une partie de l’élite des écrivain-e-s de SF francophones et en guise de postface à chaque texte un commentaire d’un chercheur. Ainsi Sciences et Fictions sont effectivement associées et encadrées par une préface du directeur-adjoint du LAAS et une postface d’un astrophysicien. Et cela suffirait à inciter à l’achat.

Pour se rendre lisible, intéressant et être apprécié, un auteur doit trouver le moyen de raconter une histoire sans vulgariser une idée scientifique. Il doit l’habiller d’une tenue de camouflage – même parfois aux yeux du lecteur – assez subtile pour laisser transparaître ce sur quoi il veut que l’on réfléchisse. Pour une fois, je vous recommanderai de lire les nouvelles dans l’ordre, j’ai l’impression que ceux qui ont recueilli les textes les ont organisées avec une idée manifeste de « progression » qui aboutirait à ce que l’on peut imaginer de plus « grave » : l’homme plus… – pas celui qui valait 3 milliards – celui perd son humanité. Ainsi le dernier tandem de l’antho s’intitule Homme+ (de Pierre Bordage, vous le connaissez je vous en ai déjà parlé) / H- revisité (de Christophe Vieu, professeur de physique à l’Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse) et mérite bien d’être lu en dernier comme pour confirmer l’idée et les sentiments que les autres textes ont fait naître en vous.

Vous avez remarqué je n’ai pas usé ni abusé de la fameuse formule : « La réalité dépasse la fiction » qui est censée « rabaisser » la littérature au profit du scientifique et du technicien. Mais on sait bien que l’écrivain-e est plutôt lanceur d’alerte que vulgarisateur. Il se voudrait plus voyant que voyeur…

Bonnes lectures… au compte-gouttes bien sûr.

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Editeur : Rivière Blanche