En couverture on nous signale qu’il s’agit de « monologues » et l’on nous donne à voir la photographie de deux jeunes garçons qui semblent jouer une parodie d’arts martiaux. Une photo qui paraît peu en rapport avec le titre.
Je suppose qu’il est inutile de préciser qu’un « plaidoyer » s’oppose au réquisitoire et défend les accusés. Les deux monologues donnés à lire sont les récits justificatifs de deux personnes accusées par la société. On simplifiera en disant que les deux personnages sont des « écorchés » de la vie.
Le premier monologue s’intitule : « Autoportrait d’une criminelle ». Elle s’appelle Lilou elle est sans diplôme et a un fils de dix-huit ans. Elle dit avoir passé sa vie à errer sa vie… Elle est allée bien sûr de galère en galère, mais elle revendique une indépendance agressive et nuisible. L’auteur la veut : « vive, enjouée, virulente et habitant Paris-Est ». Et l’on hésite à s’apitoyer ou à la condamner. Elle n’a pas eu de chance c’est vrai, mais son attitude ne la rend pas vraiment défendable. On se souviendra que le monologue est pour le comédien un art assez difficile car c’est lui ou elle qui donne toute sa résonance au texte.
L’exercice est à mon avis plus délicat pour ce qui est du deuxième monologue intitulé : « Autoportrait d’un jeune chien (qui se rêvait félin) ». La difficulté provient essentiellement du fait que ce qu’a vécu cet écorché ressemble étrangement à ce que bon nombre d’entre nous ont pu vivre (enfance et adolescence). Le spectateur ou le lecteur plaqueront leur vécu sur celui des comédiens, sur celui du texte et chercheront dans leurs souvenirs de quoi se sentir plus forts. Même l’expérience sexuelle racontée ici l’est en termes choisis pour ne pas « faire » vulgaire. On regrettera donc une certaine insignifiance du personnage.
Bonne lecture en attendant de pouvoir assister aux spectacles.
Plaidoyer pour les écorchés
Auteur : Christophe Petit
Editeur : Harmattan
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