Je me permettrai de regretter qu’un macaron rouge inscrivant ce roman dans la Bibliothèque Idéale du magazine Elle vienne dénaturer le superbe tableau de Rembrandt en couverture. Portrait de jeune femme dont le regard un peu sournois ne me semble pas rendre compte de la jeune femme qui raconte sa vie par l’intermédiaire de madame van der Vlugt. Si vous me suivez, vous ne serez pas étonné si je vous recommande de commencer votre lecture par la postface et le dossier. Pourquoi ? Parce que cela vous permettra de mesurer la qualité littéraire de ce qui précède. Enfin petite remarque, je ne sais si c’est un effet du traducteur ou de l’auteure mais vous trouverez dans le récit que fait Geertje Dircx de sa vie des mots et expressions qui me semblent anachroniques. L’histoire se déroule au XVIIème siècle et ces mots que l’on ne remarque pas tout le temps actualisent la lutte des femmes.
Geertje triait le poisson mais voulait échapper à ce travail aussi se fit-elle embaucher dans une auberge où elle rencontra un marin qui lui plut et qu’elle épousa. L’homme disparut en mer. Geertje était sur le point de retourner travailler à l’auberge lorsque en essayant de sauver un enfant de la noyade elle fut engagée par un riche marchand de bois pour s’occuper de sa nombreuse progéniture. Geertje sauva même une de ces enfants lors de sa naissance. Elle eut droit à partager les leçons des enfants qu’elle gardait. Mais des revers de fortune contraignirent le marchand à se séparer d’elle. Et à trente ans elle entra au service du peintre dont la femme est malade. Geertje commence son récit en 1650 lorsqu’elle est arrêtée et jetée en prison pour 12 ans sur plainte du peintre. Geertje a heureusement une famille et des amis.
Vous découvrirez seuls ce qu’il advint. Et prendrez par la même occasion conscience du sort des femmes de ce temps. De la toute-puissance masculine. De l’importance d’un peu d’instruction. Et surtout vous verrez en Geertje une femme ‘lucide’, une personne au-delà de sa fonction.
Bonne lecture.
La maîtresse du peintre
Auteure : Simone van der Vlugt
Editeur : 10/18
Laisser un commentaire