A Cayenne, la vie est rude, en plus d’une chaleur étouffante, des animaux et des maladies tropicales, les forçats doivent faire face à des gardes autoritaires et violents. Nombreux et fréquents sont aussi les règlements de comptes entre prisonniers du camp. C’est dans cette atmosphère lourde, à plus de sept mille kilomètres du front, que Ferdinand apprend le nom de son futur lieu de détention. Charvein, est un camp forestier dont on ne revient jamais indemne, car si l’on n’y meurt pas on y devient fou. Parmi les incorrigibles, les fortes têtes et les insoumis, Ferdinand arrive à se trouver quelques soutiens précieux pour survivre. Pris en grippe par le commandant qui prend un plaisir pervers à le harceler physiquement et mentalement, il arrive pourtant à tenir le coup. On finit par le transférer à Saint-Laurent où il retrouve des compagnons de voyage ainsi qu’un étrange condamné, très influent : Le corse Azlani, qui selon les dires, veillerait sur lui…

Dans cette nouvelle bande dessinée de la collection, Ferdinand Tirancourt est à présent, un bagnard envoyé en Guyane pour purger une peine de huit ans de travail forcé. Margoulin de son état et charlatan de profession, le personnage principal de cette histoire a profité de la première Guerre Mondiale pour faire des affaires et s’enrichir illégalement. Accusé de lâcheté par les autorités françaises pour s’être soustrait à l’impôt du sang en s’inventant un handicap, l’homme a été arrêté puis condamné. Cette aventure historique de 64 pages décrit avec sérieux « le Bagne » en le présentant comme un purgatoire collectif pour les forçats et les surveillants sans rachat possible. On se rend compte de l’horreur des lieux, où chaque journée porte son lot de provocations et de peines.
100’000 sont le nombre de prisonniers qui ont été envoyés dans les colonies d’Outre-Mer entre 1748 et 1945, 78% d’entre eux n’y ont pas survécu.

L’auteur de cette BD instructive, Philippe Pelaez est un ancien professeur d’anglais qui s’est retrouvé du jour au lendemain propulsé comme scénariste de bande dessinée. Il a signé ses premiers ouvrages pour la maison d’édition Des bulles dans l’océan. Après un détour par le financement participatif qui lui a permis de publier deux séries (Olivier & Peter et Parallèle), le réunionnais a rejoint le circuit éditorial traditionnel et a signé le scénario d’Un peu de tarte aux épinards. En 2019, il a marqué sa première collaboration avec Grand Angle sur le one-shot : Puisqu’il faut des hommes. Francis Porcel, a débuté dans la bande dessinée avec la série Reality Show (2001). En parallèle, l’illustrateur a travaillé dans l’animation, plus particulièrement en réalisant des travaux de Concept Art. Sa première collaboration avec Zidrou a été Les Folies Bergère puis ont suivi les albums : Bouffon et Chevalier Braillard. Le coloriste a sorti en 2019 Les Mentors avant d’assurer le dessin du one-shot : Dans mon village on mangeait des chats, qui a été sa première collaboration avec l’auteur de cette nouvelle BD. Principalement créé dans le but de présenter les conflits mondiaux sous un nouvel angle de vue, ce second album de la collection Grand Angle / événements de Guerre est très instructif. Magnifiquement illustrée, cette création captivante permet au lecteur de découvrir la vie de Bagnard et de mieux comprendre les enjeux d’un lieu emblématique rarement présenté, jusque-là !

Scénario de : Philippe Pelaez

Dessin et Couleurs : Francis Porcel

Éditions Grand Angle

http://www.angle.fr



BAGNARD DE GUERRE - En Captivité !
4.0Note Finale
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