Rosetta
Personnellement, j’adore les haïkus, ces poèmes japonais de forme fixe qui rendent compte de et sont censés provoquer une émotion. Les composer exige un art difficile à maîtriser… Nicolas Grenier n’en est plus aux tâtonnements (voir bibliographie en fin de volume), il sait jongler avec les syllabes (je vous donnerai deux exemples plus loin). Petit rappel : un haïku se compose de trois vers de respectivement cinq/sept/cinq syllabes ou pieds et l’on est censé, en les lisant, se souvenir des règles apprises en classe.
Rendre compte de et provoquer une émotion avec des images poétiques peut sembler facile mais ici l’auteur a choisi de créer ses images poétiques à partir du vocabulaire technico-scientifique du CNES (Centre National d’Études Spatiales) puisque son sujet est Rosetta, la sonde spatiale qui a déposé Philae sur la comète Choury pendant qu’elle passait à proximité de la Terre.
Techniquement, rien à redire, ses haïkus sont réussis. On notera page 19 et page 57 les vers suivants : Vol 158 et 67 P : pour comptabiliser 5 pieds il faut lire Vol cent cinquante-huit et Soixante-sept P.
Mais je suis plus partagé sur la qualité émotionnelle de ces haïkus. Si vous avez lu Jules Verne, vous avez dû ou pu trouver de la poésie à ses descriptions « scientifiques », peut-être parce qu’il ne cherchait pas à en faire. Nicolas Grenier décrit fort bien ce qui se produit sous ses yeux de chercheur, de scientifique mais transmet-il son émotion, si émotion il ressent ? Pour moi, parfois oui, parfois non… et au moins une fois j’ai eu du mal avec l’image recherchée :
pierre de rosette
la comète anachronique
fonce dans le vide
Je vois bien le jeu de mot Rosetta/rosette mais je vois mal la liaison avec Champollion et avec l’anachronisme…
Mais comme il est question de poésie peut-être y trouverez-vous vos images !
Bonne lecture.
Rosetta
Auteur : Nicolas Grenier
Editeur : L’échappée belle
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