Troisième et dernier volume de la trilogie, j’espère que vous avez lu les deux premiers comme je vous l’ai conseillé. Il vous reste à appréhender l’approche de notre monde moderne et le début de ce dernier. Pour mémoire, petit rappel des différentes parties sur les deux premiers volumes : l’eau, l’air, la terre, le feu, les braises, les flammes, les cendres, le phénix… Le dernier volume ne comporte que trois parties intitulées : les Reines, les Sorcières, les Amazones. Et l’on peut dire que le monde occidental est aussi plus directement concerné. Celle qui raconte – attention, les passages en caractères italiques sont ceux où elle échange avec celle à qui elle raconte, celle à qui elle transmet – s’appelle Sophia (la sagesse en grec, le philosophe étant celui qui aime la sagesse) mais il me semble qu’on pourrait aussi l’appeler Eve ou Marie et considérer qu’elle est la mère et l’éducatrice de toutes les femmes… Les titres des trois parties sont clairs en renvoient bien dans le temps à des époques où les femmes d’influence, d’importance pouvaient être qualifiées de la sorte. Et c’est là que personnellement je ressens le manque d’index des noms cités. Aliénor d’Aquitaine, Christine de Pisan, Catherine de Suède, Simone de Beauvoir et les autres qui ont donné aux femmes une parole, un rôle sont là mises en valeur. Et heureusement car souvenez-vous, chers lecteurs, nous les hommes, nous évoquons peu leur mémoire, sauf quand ça nous arrange.
Comme on peut croire que les lectrices iront d’elles-mêmes vers cette trilogie, je me permettrai d’insister pour que les hommes la lisent aussi, pour qu’ils mesurent pleinement le rôle et l’importance des femmes. Et je m’autoriserai une double remarque critique. La première concerne l’utilisation de certains mots par la raconteuse. Ainsi je suis un peu surpris de la lire énoncer les mots « consanguin » et « sage-femme » au 12ème siècle alors que mon dictionnaire les atteste au 13ème. Que dire aussi de cette création de salle de bains avec douche en plein Moyen-âge ? La seconde concerne le fait que celle qui raconte n’a pas acquis au fil des siècles de son existence une énorme conscience du monde. Elle demeure avec ses préjugés et ses idées même si elle reconnait Voltaire ou Spinoza…
Mais ce sont des broutilles qui ne devraient pas gâcher votre plaisir et votre découverte.
Bonne lecture.
La mémoire du monde, tome III
Auteur : Stéphanie Janicot
Editeur : Albin Michel
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