C’est un petit livre qui tiendra dans une de vos poches. Il est illustré de deux photos de l’auteur, une en couverture et l’autre page 69 prise en 1996. En quatrième de couverture on vous dit : « Nicolas Bouvier (1929-1998) est un des plus grands auteurs de langue française de la deuxième moitié du 20ème siècle, voyageur, photographe et iconographe. ». Et je peux vous assurer que, pour ce qui est de la maîtrise de la langue, c’est un auteur dont la lecture procure un immense plaisir. Ses phrases sont comme de très bons vins, comme des mets délicieux qui roulent en bouche pour prolonger le plaisir. Je ne vous donnerai pas de citation car je ne saurai me décider à extraire une phrase d’un des trois textes qui composent le livre. Je pense que l’image de l’impressionnante Bertha – gouvernante prussienne et tyrannique – vous restera longtemps en mémoire, au moins autant que la façon dont il parvint à lui river son clou. Si vous aimez les livres, vous retrouverez au dernier texte les odeurs particulières des bibliothèques, celles qui rehaussent le pouvoir d’imagination des images qui illustrent les volumes. Et si les noms cités par l’auteur ont de quoi faire rêver, je pense que vous ne regretterez pas l’usage qu’il fait des mots pour nous donner à voir ce qu’il a vécu et que le souvenir enjolive à propos de « son » enfance.
Le genre de livre qu’il faut offrir, offrir et encore offrir pour donner le goût des livres et peut-être de l’écriture.
La Guerre à huit ans
Auteur : Nicolas Bouvier
Editeur : Zoé
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