Face au mal
Attention ! C’est une chronique double puisque j’y parle de deux livres d’un même auteur. J’espère que l’on voudra bien encore une fois m’excuser cette manière de procéder. Pourquoi agir de la sorte ? Parce que j’imagine que vos petits orteils ont hâte d’aller s’agiter dans le sable fin et que votre esprit est pressé de savoir ce qu’il doit emporter pour lire au soleil.
Il va de soi que vous devez commencer par « Face au mal » et noter avec plaisir que les deux romans sont heureusement traduits par la même personne. On regrettera toutefois que la mise en évidence par des italiques des passages introspectifs du personnage principal disparaît dans le deuxième titre. Et pourtant ces introspections presque permanentes sont un des gros intérêts de l’héroïne. Une autre remarque : on trouve de plus en plus d’auteures ou d’écrivaines et je me demande si les écrivains n’imaginent pas des héroïnes pour retrouver des lectrices… Parce que, c’est bien connu, ce sont les femmes qui lisent le plus.
Notre héroïne donc s’appelle Maureen Coughlin, elle va sur la trentaine et, pour se payer des études qu’elle peine à achever, pratique le métier de serveuse. L’action se déroule près de New York, à Staten Island précisément… Un soir où Dennis, son ami et manager de la boite, l’a rappelée pour un extra, elle voit ce dernier pratiquer une fellation sur la personne de Frank Sebastian, politicien en campagne. Maureen n’a pas une mentalité de maître-chanteur mais quand Dennis est retrouvé tué par un métro dont la ligne passe non loin de là, elle prend peur. D’autant plus que Sebastian se montre très menaçant. Cela pourrait presque suffire à vous proposer un polar moyen. Mais l’auteur donne beaucoup plus de consistance à son histoire en ajoutant une histoire familiale : celle de Maureen et de sa mère et l’histoire particulière d’un vieux coéquipier de Sebastian du temps où il était dans la police. Le père de Maureen a quitté le domicile conjugal quand elle avait onze ans et c’est le coéquipier de Sebastian qui est venu informer sa mère qu’on le savait sur une plage dans une île… Maureen fait tout pour échapper à la menace de Sebastian – qui a beaucoup à se reprocher – et en même temps régler ses comptes avec le passé. On comprend l’importance des introspections qui permettent à la jeune femme de faire des choix et d’assumer ses responsabilités. On notera sa générosité et son franc-parler qui la rendent passionnante.
Pour « L’antre du mal » on appréciera l’illustration de couverture qui suggère plus qu’elle ne dévoile. Maureen remise de ses déboires, ayant repris ses études, se retrouve en pleine probation suite à son stage de formation dans la police de la Nouvelle Orléans – la ville étant encore profondément « traumatisée » des suites de Katrina. Elle doit faire ses preuves sous la houlette du sergent Boyd, un vieux de la vieille. Elle a un peu contre son avis arrêté un individu qui fricotait sur une voiture… Et le retrouve trois jours plus tard à faire la même chose sur le même véhicule alors que trois jeunes d’une dizaine d’années lui disent de l’arrêter sinon il aura des soucis car un certain Scales n’aime pas que l’on touche à sa voiture. Peu après le voleur est découvert mort… et Maureen qui veut résoudre l’enquête a tendance à n’en faire qu’à sa tête. Ses initiatives sont à la fois bonnes et malvenues. Il n’empêche, sa générosité et son engagement font merveille, elle prend des coups mais bien sûr elle apprend son métier avec intelligence.
Nous voilà donc avec une nouvelle héroïne à suivre…
S vous l’emmenez en vacances, prévoyez un autre titre car ces deux-là se laissent dévorer sans façon.
Face au mal
Auteur : Bill Loehfelm
Editeur : 10-18
L’antre du mal
Auteur : Bill Loehfelm
Editeur : Belfond
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- Face au mal
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- L’antre du mal
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