Et encore… je ne vous dis pas tout !

Si la photo de couverture illustre bien le ton du titre, je ne peux m’empêcher de trouver ce titre bien faible en regard de ce qui est donné à lire.

Je suis sûr que les spectateurs considèrent Bernard Menez comme un « rigolo ». Sa maladresse et sa voix font rire, et bien sûr en bon comédien il en rajoute comme l’on dit… mais c’est sur scène ou écran… Dans ce qu’il raconte là, c’est du vécu. Il n’y a pas de marque au sol pour savoir où s’immobiliser et personne ne vous donne la réplique. Nous lisons la vie d’un homme. Une vie pleine d’aléas racontée sans exercice de style, sans numéro de bravoure ou de fausse modestie. Une vie d’homme s’évertuant à faire ce qu’il aime. Une vie d’homme libre. Même s’il est évident qu’il a galéré avant de parvenir à une certaine sérénité. Dans son « obstination » à rester sur les planches il est contraint de retourner vivre chez ses parents. Mais c’est en homme libre qui paie sa chambre et ses repas pour éviter les questions et les commentaires. Un homme qui réussit malgré tout à faire ce dont il rêve – rencontrer Robert Lamoureux qu’il admire. Pour moi, et je ne pense pas être le seul, Bernard Menez fait partie de ces seconds rôles inoubliables qui donnent vie et présence aux valets de comédies. Parmi les photos données à voir au milieu du livre il figure au côté de Jacques Villeret… on dirait deux frères en maladresses et en débrouillardises. Vous voyez ce que je veux dire : ce genre de comédien capable d’endosser n’importe quel rôle et de lui redonner ses lettres de noblesse. Même le style qu’il utilise ici pour se raconter est à la fois banal et digne des dictées qu’il imposait lorsqu’il était en même temps comédien et professeur remplaçant.

Un livre que l’on prend plaisir à lire et qui donne l’impression d’avoir rencontré un honnête homme.

Bonne lecture.

Et encore… je ne vous dis pas tout !
Auteur : Bernard Menez
Editeur : Archipel