L’action se déroule à Madagascar dans la ville de Majunga et débute à l’orphelinat Saint Sauveur où officie avec autorité le père Manuel. Deux de ses pensionnaires, Joseph et Lova, se refusent à suivre la voie toute tracée pour eux : croquemort et blanchisseuse et projettent de partir pour la capitale Tananarive. Joseph se rêve cuisinier et se désiste au dernier moment. Lova se prostituera. Joseph, après avoir vécu avec Flore qui l’a quitté, sera retrouvé par le père Manuel et nommé responsable des enterrements. Joseph transporte un défunt, César Legoff, un personnage important, qui en fait n’est pas mort.
J’arrête là mon résumé pour vous laisser le plaisir de découvrir le reste. J’ajoute simplement qu’il est question de féminisme et de violence faites aux femmes (sans que cela paraisse plaqué sur l’histoire pour être dans l’actualité). En fait l’histoire est sans surprise : des jeunes en révolte contre des ‘règles’ imposées, des jeunes femmes désireuses d’échapper à leur condition réglée comme du papier à musique. Le ton est plus à la joie et à l’humour qu’à la tristesse ou la résignation. Et le dessin subtilement mis en couleurs sert à merveille le propos au point de donner l’impression de se faire oublier. Mais je vous proposerai, après avoir lu toute l’histoire, de feuilleter lentement l’album pour bien voir ce qui vous avait échappé à la première lecture, la page 29 par exemple. En trois cases elle montre la ville et fait un portrait de César… Ou les quatre cases de la page 44 qui en deux panoramiques, une plongée et une contre-plongée disent l’enterrement du même César… et enfin de bien regarder les deux dernières planches-pages pour bien voir le lieu où elles se déroulent et apprécier la finesse de la représentation d’un ‘esprit’… Dernier conseil : après lecture, rangez l’album mais pas trop loin pour éventuellement le réouvrir à l’occasion… Il ne m’étonnerait pas que vous soyez surpris…
Bonne lecture lente…
Majunga
Scénario : G. Larcher
Dessins : S. Doreau
Editeur : Mosquito
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