Une couverture qui tire l’œil, un titre bien placé, et des couleurs à regarder. En quatrième de couverture, encore une fois, il me semble que l’on vous en dit trop. Un peu de mystère quant à la double vie de Barrington Jedidiah Walker (que nous appellerons BJW) aurait peut-être incité le lecteur à aller plus avant. Là il sait et sa lecture est influencée. Comme il sait, il attend le moment où cela est dit par l’intéressé. Bon ! Je vous ai déjà parlé de cette auteure en bien et je continue. Ce roman est pour elle de l’histoire ancienne (2013), mais il préfigure de son insolence joyeuse qui se moque des travers humains. BJW a soixante-quatorze ans et porte encore beau, son esprit est lucide et cultivé (Shakespeare, James Baldwin). Il a eu deux filles avec Carmel son épouse… et pourrait continuer à rentrer au petit matin en laissant croire à ses bonnes fortunes… Mais, alors qu’il envisage de vivre avec son amour de jeunesse, Morris Courtney de la Roux (ils s’aiment depuis soixante ans), Carmel revient de l’Église avec ses copines et elles se mettent à médire, à dire du mal des homosexuels et BJW fait un scandale… Il aimerait bien vivre avec Morris mais ce dernier, divorcé depuis longtemps (sa femme les a surpris ensemble), n’a plus envie de vivre en couple. BJW subit aussi les ‘assauts’ de ses filles qui ont pris fait et cause pour leur mère…

Je crois que le premier talent de Bernardine Evaristo est de nous rendre ses personnages importants très séduisants, très attachants. BJW et Carmel ainsi que leurs deux filles (lui s’est beaucoup occupé d’elles, pendant que la mère était presque dans le déni) sont les victimes de leur passage de la société caribéenne à la société londonienne. La culture autodidacte de l’un qui manque à l’autre semble l’avoir aidé à mieux supporter le passage. Les filles s’en sortiront plus facilement. Et cette lecture me fait me demander si ceux qui ont choisi d’émigrer au Royaume-Uni lisent les livres de Bernardine Evaristo… ?

En tout cas, vous, vous ne devriez pas les rater, d’autant plus qu’elle me semble avoir trouvé une bonne traductrice.

Bonne lecture de transport en commun, pour communiquer votre enthousiasme.

Mr. Loverman
Auteure : Bernardine Evaristo
Editeur : Globe

www.editions-globe.fr

Mr. Loverman
5.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.