Je vous ai parlé, il n’y a pas si longtemps, de L’espace, le temps et au-delà (éditions Flatland) du même auteur. Il était question de science-fiction, voici le côté « fantastique » du même, comme si ces deux genres de la littérature n’allaient pas l’un sans l’autre. Douze récits dont un inédit composent ce recueil et il va de soi que mon éternelle recommandation de lecture au compte-gouttes s’applique encore, ne serait-ce que pour ne pas se lasser.
Je ne sais si l’on a sollicité l’auteur ou si ses textes se sont imposés aux rédacs chefs et autres anthologistes qui les ont publiés mais il me semble qu’ils traduisent/trahissent une « entité » auteur. Je veux dire qu’après avoir lu ce recueil vous reconnaîtrez vite un texte de son auteur. Bruno Pochesci est pour moi un auteur baroque. Un écrivain qui mêle son temps et une culture certaine avec, pour lier cela, un sens certain de l’humour. La culture ? Celle qui va de Georges Brassens à Jean-Luc Godard en passant par Marcel Aymé (la nouvelle qui donne son titre au recueil est un lointain écho de la nouvelle La carte, au sommaire du Passe-Muraille). Son temps ou son époque ? Est à la fois dans le vocabulaire utilisé et dans certaines références (comme page 74 par exemple, où il est fait allusion à un chanteur qui défraya la chronique). Vous avez compris que l’humour servait ici, comme d’habitude, à désamorcer la noirceur des desseins des personnages et de l’auteur. Faites attention au « hé, hé » persistant dans Mondo Zombie et essayez d’imaginer Cadenas d’amour sans traces d’humour !
Je vous conseille de lire en suivant le sommaire même si je ne suis pas sûr que le recueil s’achève en apothéose. Mon texte préféré ? J’hésite entre Verflucht sei der Krieg et De la chair à horloge, j’aime beaucoup l’idée sur la guerre, moins son traitement, pour celle sur le temps je vais oublier « ma carte ».
Bonne lecture.
De la chair à horloge
Auteur : Bruno Pochesci
Editeur : Malpertuis
Collection : Brouillards
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