Je me permettrai d’apprécier l’illustration de couverture (un dessin de l’auteur de 1988) et de vous inciter à lire ce petit livre en deux fois, c’est-à-dire en suivant son contenu. Les deux textes sont complémentaires mais il me semble qu’il faut avoir assimilé le premier pour bien comprendre le second.

Dans le premier, il est question de la découverte de la langue dans laquelle sa mère chantait deux chansons : le hongrois, qui s’avère langue singulière. Et du fait que le patois entendu par l’auteur ne relève pas d’un français abâtardi mais de racines latines déformées par transmission. Et je suis sûr qu’en lisant il vous viendra à l’esprit des souvenirs ‘vivants’ de la langue.

Dans la deuxième partie, Olivier Dubouclez interroge l’auteur – qui ne parle pas hongrois – sur sa façon de mettre en scène avec des comédiens hongrois une traduction en hongrois de sa pièce L’Opérette imaginaire. On appréciera la manière dont l’auteur-metteur en scène résout les deux problèmes qui se sont posés : la traduction et les différences de jeu.

Et je vous impose deux citations, une pour chacune des parties : « Car parler est un drame. Et les mots sont des personnages – et à la fin de l’acte entier de la phrase, quelque chose se dénoue, se délie – ou s’est au contraire étouffé, fermé et étranglé. ». « L’épisode de Babel ne parle donc pas de la multiplication des communautés linguistiques, mais de l’abolition de la communauté humaine au moment où le langage perd sa nature de ‘corps’, son animalité première. ».

Bonne lecture lente et/ou parfois à voix haute…

Une langue inconnue
Auteur : Valère Novarina
Editeur : Zoé
Collection : Poche

www.editionszoe.ch

Une langue inconnue
5.0Note Finale

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