Je me permettrai de trouver l’illustration de couverture dépourvue d’intérêt et, comme dans beaucoup de cas semblables, indigne du contenu… Comment faire quand on est écrivain pour dire ce que l’on pense de la société où l’on vit sans rédiger ses mémoires ou un traité de morale, un essai ? L’exercice de style qui consiste à écrire dans un genre que l’on ne pratique guère d’ordinaire, avec un côté parodique me semble salutaire. Au moins parce qu’il oblige à l’humour qui, en faisant sourire, interdit au lecteur de se fâcher. Là j’ai eu l’impression que la grande Agatha* et les non moins grands Michel* et Frédéric* se retrouvaient et pas par hasard dans le roman imaginé par François Cérésa… À Agatha l’idée du huis clos (une île isolée par la tempête juste après l’arrivée des enquêteurs pour une histoire de meurtre) et d’une certaine société bourgeoise, celle des gens qui payent pour des soins de remise en forme comme pour une croisière. A Michel la verve et les descriptions des ‘caractères’ ( Ah ! Labruyère !) et à Frédéric les séquences érotisées… Le tout s’achevant dans une apothéose digne de Michel (le même mais cinéaste) et de Quentin*. Le tout chapeauté par la Révolution française. Question : le commandant de gendarmerie qui dirige l’enquête se nomme Robes, quel est son prénom ? Tout y est passé à la moulinette critique et peu charitable de l’auteur : de la publicité aux trahisons politiques en passant par la médecine et le racisme. C’est violent, souvent plus subtil qu’il n’y paraît et renvoie côté image à James Ensor ou à Goya… Je ne résiste pas au plaisir de deux citations qui font écho aux références invoquées par l’auteur : « Cette mer qu’on voit danser. Sans reflet d’argent. » et « Trente-neuf marches à pic. Une cave hitchcockienne. » Il y en a tellement que je ne suis pas sûr qu’elles se laissent voir en première lecture et pas sûr non plus de ne pas en avoir inventé sur la lancée.

Bonnes lectures. De transports en commun pour que vos sourires soient contagieux…

* Merci à Mme Agatha C. et à MM. Michel A., Frédéric D. et Quentin T. pour leur aimable participation.

L’oiseau qui avait le vertige
Auteur : François Cérésa
Editeur : Archipel
Collection : Suspense

www.editionsarchipel.com

L'oiseau qui avait le vertige
4.0Note Finale

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