Je suis un peu surpris par l’illustration de couverture qui ne me dit rien du roman sauf peut-être qu’il s’agit d’un roman en noir et blanc, comme il y a des romans en couleurs. Je veux dire que le choix de l’auteur quant au registre de langage pour raconter cette histoire nous renvoie à Carette, Michel Simon ou Arletty. Il a créé une atmosphère particulière.

Imaginez un brave type, Théophraste Sentiero, marié deux enfants, locataire de sa belle-mère, rabroué par ses enfants et sa femme, détestant sa concierge et ne trouvant un certain refuge/repos qu’au Gay-Lu(ssac) un bar du coin avec ses habitués. Un type un peu terne mais gentil dont la profession est de récupérer les objets tombés ou jetés dans la Seine. Pardon ! J’oubliais il est né un jour de Noël et bien sûr ne reçoit qu’un seul cadeau pour ce jour anniversaire… Et voilà qu’en ce jour, sous la table, ses jambes et ses pieds sont pris de tremblements qu’il ne parvient à dominer qu’à grand peine. Parce que le mouvement qui agite le bas de son corps agace son épouse, il sort souvent et rencontre un vieux libraire délabré qui l’invite à écouter ce que disent ses pieds et l’embauche… Et Théophraste va croiser des trognes, des silhouettes, des personnages, des individualités. De ces gens qui philosophent la vie comme dans les « brèves de comptoir » collationnées par Jean-Marie Gourio. Des gens dignes d’être photographiés par Doisneau ou Brassaï. Nous ne sommes pas dans les déambulations à la Guy Debord, nous sommes dans un Paris disparu où Jacques Dutronc rentrerait chez lui en passant par les Halles de Baltard grouillant de vie et d’odeurs.

Pour une petite plongée hors du temps.

Bonne lecture.

L’Homme qui marche
Auteur : Jean-Paul Delfino
Editeur : Héloïse d’Ormesson

www.editions-heloisedormesson.com

L'Homme qui marche
4.0Note Finale

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