Une illustration de couverture à mon humble avis peu en rapport avec le contenu, un titre un peu malvenu et une citation extraite de La Nouvelle République à laquelle j’ai du mal à trouver un sens. Mais surtout ne vous arrêtez pas à ces considérations techniques. Le roman de Solano, d’une part, se lit avec intérêt et, d’autre part, laisse insidieusement à réfléchir. Comme beaucoup d’amateurs de romans policiers il m’arrive de temps en temps d’avoir des difficultés à achever la lecture de certains romans qui se contentent de raconter une histoire plus ou moins en accord avec l’actualité ou qui tracent des portraits d’enquêteurs tellement borderline qu’ils accaparent l’intrigue.
Là aucun signe de lassitude n’est venu entraver mon plaisir de lecture. Tout simplement parce que l’enquêteur, le journaliste-localier-faitdiversier qu’est Simon Magny, est d’abord un être humain encombré de ses pudeurs, ses inquiétudes… etc. Il travaille à l’Éclair, journal en fin de course, il fait son métier avec une certaine retenue, une intelligence des lecteurs tout à son honneur. Avec le jeune photographe maison, il enquête sur le meurtre d’un homme qui a été émasculé. Et dans le même temps cherche à séduire une jeune femme mère célibataire rencontrée sur un site de rencontres. Détail important, l’affaire se situe à Clermont-Ferrand (Auvergne) et à la fin de l’année 2018 avec en toile de fonds la montée des Gilets Jaunes. Il est bien sûr rapidement question de prédateur et de pédophilie.
L’affaire criminelle est classique mais l’enquête non orthodoxe et sans grand moyen des deux journalistes est passionnante parce qu’elle montre le comportement humain, qu’elle confronte les positions sociales et surtout qu’elle réveille les instincts de prédateurs que la société nous aide à refouler. Attention ! Il n’y a pas de leçons de morale, ni de discours moralisateurs, des choses sont dites simplement et nous, lecteurs, lisons ce que nous acceptons de lire jusqu’à ce qu’une scène, un rebondissement nous fasse lire autrement.
A lire d’une traite pour réfléchir à la fin.
Bonne lecture.
Les dévorés
Auteur : Thibaut Solano
Editeur : Robert Laffont
Collection : La bête noire
Laisser un commentaire