La vie quand elle était à nous

L’illustration de couverture évoque timidement et maladroitement – à mes yeux – le contenu du livre. Mais c’est la traduction du titre espagnol qui me gène le plus. En effet traduire « La vida cuando era nuestra » par « La vie quand elle était à nous » me semble moins juste que par exemple « La vie quand elle était nôtre » ; « C’est notre vie » ne me paraît pas avoir le même sens que « La vie est à nous »…

Peut-être aurez-vous comme moi l’impression de lire un roman « artificiel » ? Je veux dire une histoire peu crédible bâtie de pièces disparates autour de ceux qui ont vécu une partie de la guerre d’Espagne et le franquisme. Nous avons affaire à une vieille dame qui, sans la moindre raison, s’intéresse à un libraire qui vivote après avoir tout perdu pendant la guerre. L’homme, Matias, vit avec une femme, Lola, qu’il a civilement épousée mais est toujours marié religieusement à son épouse. La vieille dame va déposer dans la librairie son livre de « mémoires » publié et le libraire va le déposer en vitrine en annonçant qu’il l’offrira à celui ou celle qui en lira deux pages par jour jusqu’au bout. La vieille dame se fait lire le livre par Lola et s’introduit lentement dans leur vie pendant que l’on découvre la sienne. La vieille dame est une lettrée qui aime Emily Dickinson et Katherine Mansfield, entre autres. Et elle n’a pas eu une vie des plus réjouissante, même à fréquenter le grand monde. En fait on peut opposer le couple Matias-Lola coincé par le franquisme et le couple vieille dame-Henry qui participèrent à la guerre civile.

On supposera que ce roman est plus émouvant pour les hispanophiles que les autres. Mais je vais vous livrer deux citations qui vous donneront une idée de l’ampleur voulue par l’auteure.

« Dans le monde réel, les choses se passent d’une seule façon. Dans la fiction, il y a plus de marge : il y a ce qu’il se passe, ce qui a pu se passer, ce que nous supposons qu’il se passera, y compris ce que l’on voudrait qu’il se passe même si c’est improbable… »

« Tout est superflu, sauf la tendresse. »

Bonne lecture.

La vie quand elle était à nous
Auteure : Marian Izaguirre
Editeur : Pocket

www.pocket.fr

La vie quand elle était à nous
4.0Note Finale

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