Un roman récompensé en 2022 par le Women’s Prize for Fiction et une illustration de couverture d’une rare mièvrerie, même si l’on y retrouve des éléments du récit. Et je me permettrai de penser le titre français assez ridicule quant au contenu du roman. Difficile de traduire le titre original : The book of form and emptiness mais il me semble que quelque chose comme « Le livre des voix » aurait plus attiré l’éventuel lecteur.

Attention ! Il y a trois livres dans ce livre. Celui qui raconte Benny et sa vie après la mort de son père, celui que Benny raconte en commentant le premier et celui que lit Annabelle, la mère de Benny. Benny, c’est Benjamin Oh, un métis américano-japonais, petit et asthmatique. Son père était un clarinettiste talentueux jusqu’à ce qu’un soir – défoncé ou saoul – il s’endorme sur la route et se fasse écraser. A l’incinération de son père, Benny entend la voix de celui-ci puis les objets se mettent aussi à lui parler dans sa tête mais il n’en dit rien. Cela trouble Benny qui finira chez une psy pour avoir frappé une vitre qui se désolait d’avoir tué un oiseau qui s’était fracassé contre elle… Et, après un séjour en hôpital où il apprend à mentir sur son état mental, il trouve refuge à la bibliothèque et la compagnie de son amie l’Aleph… Pendant ce temps, sa mère se néglige et délaisse son travail au point de faire honte à son fils malgré toute sa bonne volonté et son amour pour lui. Benny est de nouveau hospitalisé…

Vous découvrirez avec grand plaisir ce que je n’ai pas dit et le reste de l’histoire. Il y a d’abord une réflexion passionnante sur le livre et dans le même temps sur la différence (métis, petite taille, entendre des voix) et dans le fond un travail sur le deuil. Et même une question philosophique à propos de la réalité, du réel. Et il est difficile de décrocher de la lecture. Et rien n’est triste car le livre qui raconte et dialogue avec Benny s’efforce au détachement – ce qui donne parfois de l’humour aux situations et ridiculise certains personnages – et émaille son récit de citations de Walter Benjamin et de noms célèbres…

Bonne lecture lente et attentive.

Le fardeau tranquille des choses
Auteure : Ruth Ozeki
Editeur : Belfond

www.belfond.fr

Le fardeau tranquille des choses
5.0Note Finale

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