En couverture une photo de station-service un peu façon Edward Hopper. C’est un court roman qui se déroule en octobre dans un village touristique du Québec. Je précise pour que vous ne soyez pas trop surpris devant des expressions savoureuses. Je ne sais pas si ma remarque va plaire à l’auteur mais je pense qu’elle va vous donner une idée de l’esprit du livre. Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai vu les personnages avec les têtes des acteurs chers à Jean-Pierre Mocky. Vous voyez ? Ceux qui ont, comme on dit, des « tronches », du caractère. Imaginez : le garagiste de la petite ville demande à une réunion du conseil municipal un soutien pour un prêt parce que la saison a été catastrophique. En rentrant chez lui un des conseillers voit un voleur dans le champ de cannabis « clandestin » d’un de ses amis. Il se bat avec lui et accidentellement le voleur s’égorge… en tombant au milieu de la brassée d’herbe qu’il volait. Quatre meurtres vont suivre qui vont amener une foule et un regain de prospérité à la ville, au point que l’aubergiste et conseiller municipal dit pendant l’enterrement de la troisième victime : « il faut que ça continue ! ». Vous voyez l’esprit Mocky ? Qui se moque de la morale comme d’ailleurs tous ceux à qui les crimes profitent. Bien sûr il y a un policier mais il ne trouve rien pour relier les meurtres entre eux et pourtant l’assassin lui-même lui souffle imprudemment une clé de l’énigme comme s’il se prenait au jeu de ce qu’il a lu sur les tueurs en série.

Et l’on ne s’ennuie pas un seul instant, comme si les crimes nous semblaient une bonne chose dans le fond puisqu’ils sauvent la ville et font que le garagiste obtient son prêt et embauche même un ouvrier.

Idéal pour les transports en commun, pour combattre une certaine morosité matinale.

Bienvenue à Meurtreville
Auteur : André Marois
Editeur : Le mot et le reste

http://lemotetlereste.com/mr

Bienvenue à Meurtreville
5.0Note Finale

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