Pour moi une très belle couverture. Je n’ai pas lu le précédent roman de l’auteure que me vante le bandeau, mais je sais que j’ai beaucoup aimé celui-ci. Avant de parler de son sujet, je veux parler de sa « manière ». Je suis entré dans ce livre comme si je m’étais assis par terre dans une petite pénombre et qu’une voix me racontait une histoire. Comme si j’étais à la veillée d’un conteur, comme si j’étais un enfant en train de recevoir une leçon d’humanité sans qu’on me la donne.

Imaginez un petit village de l’Afrique de l’Ouest qui a cru parvenir à la prospérité parce que des Occidentaux sont venus exploiter le pétrole qui stagne sous leurs champs. Les Occidentaux sont les représentants d’une grosse entreprise américaine (Pexton), une multinationale qui se dit l’amie du pays et du village. Mais des enfants meurent en toussant, il faut faire bouillir l’eau trente minutes avant de l’utiliser. Les savants de la capitale ont dit que l’eau n’était pas dangereuse… Mais ceux que le village a envoyé pour demander des explications ont disparu… Alors les derniers envoyés par Pexton vont disparaître… Et il va y avoir révolte…

Si vous avez assisté à des veillées, écouté des histoires racontées, vous savez que le récitant au lieu de s’indigner vous fait vous indigner. C’est vous qui, prisonnier de votre candeur, finissez par réagir quand vous mesurez la violence de ce que l’on vous raconte. Là nous savons, nous lisons. Nous connaissons les colons et la décolonisation, mais pas avec les yeux d’un candide. En gros jusqu’à présent nous n’avions sur la question qu’un seul point de vue… Imbolo Mbue nous en propose un autre en finesse. Elle dit la détresse et la force du colonisé avec les mots du colonisateur et nous donne à voir ce que nous sommes.

Bonne lecture lente.

Puissions-nous vivre longtemps
Auteure : Imbolo Mbue
Editeur : Belfond

www.belfond.fr

Puissions-nous vivre longtemps
5.0Note Finale

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