Yakuza 0 est enfin sorti chez nous pour notre plus grand bonheur. C’est l’occasion rêvée de découvrir cette série 100% made in Japan dans le monde des Yakuzas avec cette prequel qui met les bases pour les nouveaux venus et qui comble les trous pour les connaisseurs. Souvent considérer un peu comme un successeur spirituel à Shenmue, Yakuza est un voyage sensationnel au pays du soleil levant.


Yakuza 0 est l’épisode pour découvrir la série Yakuza qui existe depuis plus de 10 ans au Japon et qui comprend de multiples épisodes. Le dernier épisode sorti au pays du soleil levant est le 6 qui devrait sortir dans nos contrées en 2018. En attendant la suite de Yakuza 5, sorti sur PS3, Sega propose un retour en arrière avec Yakuza 0 pour connaitre les débuts de Kiryu Kazuma et de Goro Majima, deux personnages emblématiques de la série, à la fin des années 80.

Yakuza 0, nous plonge dans le passé avant les événements des épisodes précédents. C’est un nouveau monde haut en couleur rempli de personnages récurrents à la série et plus jeunes, du coup, mais qui n’avaient souvent pas eu le droit à leurs arcs scénaristiques. On les découvre souvent sous un autre visage agissant de manière très différente.

 

Décembre 1988, Tokyo est en plein boum économique. L’argent coule à flot. L’excès et l’allégresse se ressentent dans les rues et les quartiers de la capitale nippone et plus précisément à Karumocho, le quartier chaud qui est une réplique très fidèle à Kabukicho dans le quartier de Shinjuku. Le jeu se passe essentiellement là pour y suivre les aventures du jeune Kiryu Kazuma, un jeune Yakuza du clan Tojo. Petit Collecteur de fonds, Kiryu se fait vite suspecter de meurtre après la découverte d’un cadavre qu’il avait corrigé physiquement la veille dans une petite ruelle bien sombre. Kiryu s’est fait avoir par un coup monté de toute pièce et dont il est le bouc émissaire. Il va tenter de prouver son innocence, mais pour se faire et pour protéger les siens, il devra quitter le clan des Yakuzas et redevenir un simple citoyen. Kiryu va assez vite découvrir que l’endroit du meurtre n’était pas anodin. Il s’agit en fait d’un petit lotissement qui ne paye pas de mine, mais qui est hyper bien placé à Karumocho. Il est donc très convoité par les agents immobiliers et les promoteurs qui veulent mettre la main sur cette petite parcelle qui vaut des milliards de Yens. Kiryu va enquêter pour découvrir qui est le propriétaire actuel et qui veut essayer de s’emparer du lotissement à tout prix aux seins des Yakuzas, car des promesses de grosses promotions ont été faites à celui qui ramènera le titre de propriété. Kiryu va vite se rendre compte que l’honneur, le devoir, la famille et la hiérarchie ne sont pas toujours respectés chez les Yakuzas, mais ce sont plutôt des outils pour mieux trahir et manipuler afin d’arriver à leurs fins. Les coups de couteau dans le dos et les retournements de situation sont fréquents et Kiryu devra démêler le bien du mal s’il veut s’en sortir vivant et innocent et peut-être redevenir un Yakuza.

En parallèle, on suit aussi l’histoire de Goro Majima. Il est manager dans un cabaret de Sotenbori à Osaka. Comme Kiryu, il est un ancien Yakuza qui s’est fait désavouer après une faute grave lors d’un contrat. Pour racheter sa place dans son clan, il doit faire tourner le Grand cabaret club et rapporter beaucoup d’argent aux propriétaires. Majima se rend vite compte qu’il est esclave de cet endroit, en partie dû à son succès à faire d’énormes profits, et qu’il ne pourra jamais s’en sortir. C’est alors qu’un de ses lieutenants lui propose un contrat qui le remettrait en position favorable à sa réintégration. Majima accepte, mais malheureusement pour lui, il ne peut pas honorer sa promesse et terminer le contrat. En effet, la tête mise-à-prix est une jeune fille aveugle. Majima a soudain un spasme de conscience et décide, à la place, de protéger la jeune fille et de découvrir pourquoi les Yakuzas veulent sa peau.

Voilà en gros le début de l’histoire. Le jeu se découpe en plusieurs chapitres qui racontent l’histoire de Kiryu et de Majima alternativement tous les 2 chapitres. Ça permet de faire de longues sessions de 2 chapitres avec l’un et l’autre des personnages avant de changer et ainsi s’impliquer dans leurs quêtes principales et secondaires tout en évitant de rendre le jeu trop ennuyeux dans des histoires qui n’avancent pas toujours assez vite. Kiryu et Majima sont très différents des autres jeux Yakuzas. Il est intéressant de voir comment Kiryu Kazuma est devenu le « Dragon de Dojima » et Majima le « chien enragé de Shimano ». Le jeu mêle le sérieux avec l’absurde à tout bout de champs. L’histoire principale est des plus sérieuse, mais le reste du jeu est beaucoup plus léger et souvent étrange et rigolo avec des mini-quêtes et des mini-jeux nombreux.

Que les choses soit claire directement. Yakuza a souvent été, à tort, comparé à un GTA au Japon. C’est n’est pas du tout le cas. Yakuza est un jeu d’aventure très scénarisé avec des éléments de RPG, couplé avec un beat’em up à l’ancienne avec des phases de baston « à main nue ». On incarne alternativement Kiryu ou Majima et on suit leurs histoires respectives. On se déplace « librement » dans les quartiers de Karumocho à Tokyo ou à Sotenbori à Osaka pour aller d’une mission à l’autre. Sur le chemin, on rencontre pleins de gens ou d’activités annexes pour étoffer l’expérience et l’immersion. Les ennemis rencontrés nous attaquent en pleines rues. Libre à nous de fuir ou d’attaquer. La baston est très « simple », il faut fracasser tous les adversaires pour gagner. Ce qui est bien, c’est que les personnages ont plusieurs styles de combat. Kiryu peut y aller en mode Brawler (bagarreur), classique et efficace. En mode Rush, moins puissant, mais plus rapide et beaucoup plus mobile pour éviter les coups un peu à la manière d’un boxeur. Et le mode Beast, plus lent, mais plus puissant qui permet de ramasser des objets de grosse taille comme des motos pour frapper l’adversaire. Majima a ses propres styles de combat. Le mode Thug, est un mode basé sur le combat de rue, Majima n’hésite pas à taper là où ça fait mal avec des contres. Le mode Slugger permet à Majima de se battre avec une batte de baseball, des nunchakus, et défoncer ses adversaires. Et finalement le mode Breaker, mode de combat dance. Majima tourne et frappe dans tous les sens de manière très stylée. Chaque mode de combat à ses avantages et ses inconvénients que ce soit pour l’attaque ou la défense. Chaque mode de combat est customizable avec de nouvelles techniques qu’il faut apprendre et acheter tout au long de l’aventure. Les combats sont très satisfaisants. Le rythme est bon avec de l’action soutenue et de l’impact à chaque coup. Les finish moves sont impressionnant, hyper nombreux et stylés. A ce niveau-là, ça claque bien. Bon à force ça devient vite répétitif malheureusement. C’est toujours les mêmes ennemis qui reviennent, les mêmes situations, les mêmes animations et les mêmes dialogues. Il aussi Mr. Shakedown. Lui il se promène en ville. En cas de combat contre lui, le gagnant remporte TOUT l’argent du perdant. Évidemment, il est très fort et hyper résistant, mais pas invincible. Il faut trouver la technique. Il permet de vite gagner de l’argent, mais en cas d’échec la punition est sévère. Les boss dans le jeu sont nombreux. Comme dans tous les jeux japonais, ils’ se relèvent à chaque fois et il faut les combattre à plusieurs reprises. Néanmoins, c’est souvent très bien, car c’est entrecoupé de scènes contemplatives de grandes qualités qui nous laissent scotché dans le canapé par la mise en scène et la qualité graphique. L’argent est au cœur du gameplay. Tout ce que l’ont fait dans le jeu rapporte de l’argent. L’expérience se gagne, ou plutôt se paye, avec de l’argent. Il faut beaucoup d’oseille pour devenir le roi de la ville. On peut gagner de l’argent de différentes manières. En combat, bien sûr, mais aussi avec l’immobilier, l’exploitation des clubs et les mini-jeux.

Il y a beaucoup de chose à faire hors missions principales. La visites de la ville et des différents établissements est déjà extraordinaire en soit. Il y a beaucoup de restaurants, bars, magasins salles d’arcades, ou discothèques et bar à hôtesses. Déjà-là, il y a de quoi faire. La reconstitution fait encore plus vrai, car parfois se sont de vraies enseignes dans les rues. Il y a douze milles trucs à acheter, boissons, ramens, thé vert, etc. Là encore, il y a de vraies marques comme Mountain Dew. Bref, c’est très immersif. On peut aller dans certains magasins qui sont très authentiques. C’est vraiment génial. Ensuite, il y a les personnages qui vous donnent des quêtes. Alors-là, il y a de tout et n’importe quoi. Il y a du classique et rigolo avec par exemple un groupe de rock qu’il faut coacher, ou retrouver le jeu-vidéo d’un gamin, mais aussi du plus barré avec une dominatrice sm non expérimenté à qui il faut apprendre les rudiments du métier. Ou encore une où il faut sauver une jeune fille de l’emprise d’une de ses camarades qui la force à vendre ses sous-vêtements usagés. Alors tout cela reste toujours très propre en tout bien tout honneur. C’est rigolo, surprenant souvent, mais très japonais dans tous les cas. Les mini jeux sont nombreux. Il y a du Karaoké, du baseball, des vieux jeux Sega dans les salles d’arcades, des jeux avec les hôtesses dans les clubs, de la dance, de la drague par téléphone, placer des paris sur des combats de catch de jeunes filles, du blackjack, des fléchettes, du billard, etc. Il y a moult chose à faire et à découvrir dans le jeu.

Techniquement, le jeu est très beau. Les visages, surtout ceux des personnages principaux, sont bluffant de réalisme. Les textures du jeu sont hallucinantes. Les tatouages des Yakuzas sont incroyables. Les quartiers sont hyper riches en détails et en véracité s’est assez étonnant. Le quartier de Karumocho est assez grand et varié pour ce qu’il y a à faire et pour se donner une idée des différentes ambiances des rues. Osaka n’est pas en reste non plus, bien que son aire de jeu soit plus réduite. Elle est, néanmoins, tout aussi réussie artistiquement. Le jeu est très scénarisé. Malheureusement, les joueurs voulant comprendre ce qu’il se passe dans le jeu devront connaître les rudiments de la langue de Shakespeare. En effet, le jeu est entièrement en japonais avec des sous-titres en anglais. Alors pour le côté authentique que les dialogues soient en japonais, tant mieux. On ressent mieux l’ambiance et l’atmosphère que les créateurs ont voulu donner. Mais il y a énormément de dialogue dans le jeu. Ça n’arrête pas. Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, le jeu est tout de même faisable, car le jeu indique la destination de la mission sur la carte ou les rue où il faut se rendre et les objets à récupérer sont mis en évidence dans les dialogues. Par contre, le fait de pas pouvoir suivre l’histoire est très pénalisant pour un jeu de la sorte. On sent que le jeu a été parallèlement développé sur PS3 (au japon) et PS4. Graphiquement, sur PS4, c’est hyper propre. Il n’y a pratiquement pas d’aliasing, les textures sont sublimes, mais purée les animations sont d’un autre temps. C’est robotique, c’est fou. C’est très arcade, très mécanique et c’est toujours les mêmes. Encore une fois c’est très japonais, mais pas dans le bon sens du terme cette fois. Beaucoup d’éléments et de pnj popent à l’image ainsi que les ombres qui apparaissent soudainement au dernier moment, c’est un peu dommage. Heureusement que le jeu se rattrape sur l’artistique et la fluidité irréprochable.

Yakuza 0 est un vrai plaisir à jouer et à parcourir. Le jeu est excellent à plusieurs niveaux. Un, la réalisation est somptueuse. L’immersion à Tokyo et à Osaka est sensationnelle. Les quartiers sont bluffant de réalisme avec une ambiance sonore et visuelle des années folles au Japon à la fin des années 80, c’est à couper le souffle. Il y a beaucoup de boutiques et de restaurants typiques à visiter. Immersion garantie. 2, l’histoire est captivante, ou plutôt les deux histoires sont captivantes. Celle de Kiryu Kazuma et celle de Goro Majima. C’est super bien écrit, c’est bien réalisé et bien ficelé avec des cliffhangers, des rebondissements, etc.  Bravo à Sega d’avoir fait une vrai prequel sans créer et forcer des arcs scénaristiques de liens superficiels entre les personnages qui n’ont aucun sens, comme c’est souvent le cas dans les prequels de nos jours. Là, ça se tient. On est plus dans la découverte des origines sans vraiment « prendre en compte » de ce qui se passe après. C’est aussi grâce à ça que les nouveaux venus peuvent faire le jeu sans avoir fait les autres épisodes. Après, du coup, comme c’est un jeu dans lequel l’histoire est primordiale, ça parle beaucoup et il faut suivre. Le jeu est totalement en anglais avec des voix japonaises. Il faut le savoir. Après le jeu est assez simple et même sans parler anglais, il y a toujours moyen d’avancer dans l’aventure. Le jeu est très long. Il faut compter plus de trente heures pour la trame principale. A cela, on peut ajouter les nombreuses quêtes secondaires, les nombreux mini-jeux, les objets à collecter, comme les cartes de jeune filles dissimulé dans les quartiers, etc. Il y a un potentiel de plus d’une centaine d’heures pour tout faire, c’est juste énorme. Quand bien même ça fait vite remplissage après avoir fini le jeu. Et 3, le gameplay est simple et efficace. C’est bien maitrisé avec des combats rapides qui ont de l’impact. C’est un répétitif, certes, mais avec les différents styles de combat des personnages ça va. Après c’est le type de jeu qui veut ça, faut pas l’oublier. C’est un beat’em up, un peu à la Double Dragon, avec un mode aventure très riche et très soigné. On est « libre » de mouvement, mais ce n’est pas vraiment un monde ouvert avec toutes les libertés que l’on pourrait imaginer. Yakuza 0 est parfait pour les gens qui veulent suivre une histoire de mafia japonaise avec honneur, trahison et tradition. C’est super bien écrit et captivant, bien qu’il y ait des longueurs tout de même. Pas de soucis, il n’est pas nécessaire d’avoir fait les autres Yakuza pour suivre l’histoire. Par contre, ce sera un gros plus d’avoir fait Yakuza 0 lorsque Yakuza kiwami (extrême), un remake du premier Yakuza, sortira cette année sur PS4.

Les plus :

  • 100% japonais
  • L’immersion au Japon
  • Reconstitution excellente des quartiers
  • Les visages et tatouages de certains personnages
  • Un excellent scénario (bon et long)
  • Enormément de contenu (quêtes annexes et activités)
  • Différents styles de combats
  • Ça change des jeux habituels

Les moins :

  • Pas de sous-titre en français (VO japonaise sous-titré anglais uniquement)
  • Techniquement moyen
  • Les animations archaïques
  • Beaucoup de longs dialogues inutiles
  • Beaucoup de dialogues seulement écrits
  • Les petits dialogues des passants non sous-titrés

Editeur: Sega
Développeur: Sega
Date de sortie: 24.01.2017
Plateforme: PS4 en exclusivité

Genre : Beat’em up scénarisé

Yakuza 0
4.0Note Finale
Note des lecteurs: (6 Votes)

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