Pour son premier seule-en-scène « Racontez-moi » prévu les 26 et 27 février 2022 au Théâtre du Lapin Vert à Lausanne, la chanteuse du duo indie folk Marzella nous livre quelques éléments pour mieux nous appâter. Un spectacle bien chargé en surprises et inventivité ! Restez avec nous, on vous en dit plus dans cette interview !

C’est dans un chaleureux café de Lausanne que je rencontre Marzia, souriante, coiffée d’une casquette à la Gavroche. Devant chocolat chaud et thé au jasmin, le dialogue se fraye un chemin entre la rumeur des consommateurs et les chansons old school diffusées à la radio.


Comment passe-t-on de la chanson au théâtre ?

En fait, j’ai toujours fait du théâtre et de la musique depuis toute petite. J’ai toujours eu le théâtre dans l’âme et dans le même temps, je me disais toujours que je voulais être chanteuse. Le déclic du théâtre s’est fait en allant voir un spectacle avec ma mère et quand on en est reparties je lui ai dit : « c’est ça que je veux faire. » J’ai donc pris des cours de théâtre. Plus tard, je me suis mise au chant et encore plus tard, j’ai rencontré Ella à l’école et nous avons formé notre duo à 14 ans.

Ensuite, nous sommes parties une année à Londres où on a validé une année de diplôme et un bachelor en musique, performance, chant et musique de films. De retour en Suisse, j’ai repris le théâtre car j’avais vraiment ressenti le manque du théâtre. A Paris, j’ai suivi une formation de method acting. Comme je trouvais compliqué de se lancer comme ça au théâtre sans avoir fait vraiment d’école j’ai décidé de créer mon seule-en-scène. C’est une façon de faire ma place dans ce milieu.

C’est toi qui l’as écrit ?

J’ai effectivement écrit un premier jet avec Raphaël Noir. Ensuite, c’est avec l’aide d’une metteuse en scène, Mélanie Foulon que j’ai contactée que nous avons procédé à une réécriture du seule-en-scène tel qu’il est aujourd’hui.

De quoi est-il question ?

C’est une autofiction où j’incarne plusieurs personnages. Ils parlent tous de Marzia mais chacun avec leur point de vue et d’une manière différente. Il y est beaucoup question de la carrière, de la musique, de ce que les autres perçoivent de nous, du jugement de soi, ce qu’on montre de nous sans s’en apercevoir, ce qu’on a envie de montrer aussi mais que l’autre va interpréter d’une façon bien à lui.

Pourquoi ce thème ?

Je me voyais habillée avec une queue de pie. J’en ai parlé à ma prof d’expression scénique, Aline Gesseney. Ensemble, on est arrivée à la conclusion que ce costume évoque celui d’un chef d’orchestre. Cela peut signifier être le chef d’orchestre de sa propre vie. C’était donc le point de départ de la thématique. Avec la metteuse en scène Mélanie Foulon, on a ressorti les thèmes principaux qui se dégageaient du texte et comme la matière théâtrale manquait, on a travaillé sur des improvisations. Pour moi la question centrale c’est : est-on chef d’orchestre de notre vie ou décide-t-on de l’être ? Par extension, décide-t-on vraiment ? Dans quelle mesure sommes-nous maîtres de nos choix ?

Par qui as-tu été aiguillée ?

Tout d’abord, il y a Raphaël Noir qui est déjà notre coach artistique à Marzella. On a pas mal travaillé avec lui pour nos chansons. Il m’a ensuite redirigée vers d’autres personnes jusqu’à atteindre Mélanie Foulon qui a été intéressée par ce projet.

Comment as-tu trouvé des dates de programmation ?

J’ai fait plusieurs filages du spectacle et invité des personnes que je connaissais. C’est comme ça que le Théâtre du Lapin Vert m’a programmée le 26 et 27 février. Je suis en discussion avec d’autres personnes pour trouver des salles.

As-tu des rituels avant d’entrer en scène ?

J’ai besoin de rester concentrée sur moi-même, d’être isolée, dans ma bulle, de me connecter à mes émotions. Je préfère éviter de réciter mon texte même si j’ai la peur d’avoir tout oublié avant d’être en scène. S’il m’arrive de sauter cette étape, je fais une moins bonne performance; c’est quelque chose qui manque. J’ai besoin de ce temps seule.

Dans quelle mesure ton entourage a joué un rôle dans ton côté artistique ?

Il n’y a pas d’artistes dans la famille mais il y avait toujours de la musique à la maison. Mes parents sont très mélomanes dans des styles très variés : Simply Red, Zucchero, REM, les Pink Floyd, Johnny Hallyday…Après je ne sais pas vraiment, si ça a joué un rôle dans la direction de ma vie… peut-être ! Aussi comme je viens d’une famille italienne, on cultive toujours un peu cet engouement pour le chant qui fait vraiment partie de notre culture. D’ailleurs, j’adore chanter en italien c’est la langue dans laquelle je préfère chanter. Ce qui est beau dans l’italien chanté c’est que c’est très dramatique et j’aime beaucoup.

Parle-nous des Murder Mystery auxquelles tu as participé, sorte de Cluedo théâtralisé en immersion

J’ai dû chercher mon personnage en essayant une première interprétation puis j’ai changé et j’ai finalement trouvé l’interprétation qui me convenait. C’était très plaisant. J’aime bien ce mélange de textes et d’improvisations. On ne sait jamais comment le public va réagir donc la part d’impro est importante dans ce type de performance. Le fait d’improviser est très inspirant. Parfois, le public pose des questions et tu ne sais pas forcément ce que tu « as le droit de répondre » pour ne pas en dire trop puisque le but est que le public devine qui est le meutrier. Donc c’est un défi pour moi.

Le mot de la fin ?

Continuer à fond dans le théâtre et la musique !

Crédit photos :
Photo 1 : Anne Gerzat
Photo 3 : LnPixElle Photography
Photo 4 : Christian Bicca

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