Si elle ne tire pas l’œil par sa couleur, la photo qui illustre la couverture devrait vous intriguer et vous inciter à feuilleter ce livre. Si vous vous intéressez au monde qui vous entoure, vous avez sans doute remarqué que les distances qui vous séparaient de certains points du globe ont singulièrement diminué. Téhéran n’est pas vraiment la porte à côté mais les images et les informations en provenance d’Iran vous ont « familiarisé » avec le pays.
Ce livre est à lire parce qu’il propose une vision de l’Iran différente de celles que proposent les médias. Grâce au travail de Ramita Navai, nous sommes au plus près du monde des Téhéranais. Oui j’ai écrit travail. Car il s’agit d’un double travail. D’abord la collecte des informations auprès des personnes concernées. Ensuite la mise en forme des récits. Car si les portraits donnés à lire reposent sur du vécu, l’intérêt que l’on peut y porter vient de deux sources : notre curiosité d’abord mais surtout l’art de raconter qui nous tient en haleine. Pour ce qui est de la collecte, rien ne vous interdit de commencer votre lecture par la page 369 où sont données les sources ; les remerciements montrent aussi l’importance de ceux qui ont fourni des éléments. Pour ce qui est de l’art de raconter, je vous renvoie à tous les textes mais surtout à celui intitulé Somayeh. Parce qu’il me semble bien traduire l’opposition entre culture et tradition d’un côté et de l’autre l’individu et le monde moderne et cela d’une manière « prenante », émouvante, je veux dire non didactique. La prière de la jeune femme qui propose de sacrifier chaque année un agneau pour les pauvres si elle parvient à ouvrir le cadenas qu’elle cherche à ouvrir en est, je crois, un bon exemple.
Un livre idéal pour les transports en commun. Un livre pour regarder les autres de manière différente, parce qu’ils ont tous une histoire et une vie différente de la nôtre.
Bonne lecture.
Vivre et mentir à Téhéran
Auteure : Ramita Navai
Editeur : 10-18
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