Je me permettrai de trouver l’illustration de couverture à la fois fort belle et assez peu lisible. Il y a fort longtemps, j’avais été frappé par le fait qu’un pays puisse être représenté par un arbre. Le cèdre du Liban était sur des timbres. Imaginez un instant que cette idée va disparaître puisque les lettres se raréfient… Imaginez les exilés en quête de leur histoire, de leur passé dans leur pays d’origine alors que celui-ci a été envahi, a disparu et que, bien sûr, on a détruit les symboles qui rassemblaient. Et puis rapprochez-vous et imaginez une personne revenue au pays. C’est le cas d’Amin de retour à Beyrouth. Et la question qui se pose est : mon souvenir est-il le calque de la réalité vécue ? Et nous connaissons tous la réponse. Nous n’avons pas tout vu de la réalité, des pans entiers nous en ont échappés, et nos vies ont modifié nos souvenirs. Les lieux que nous retrouvons sont généralement plus petits que ceux dont nous nous souvenons… Ceux qui étaient présents veulent-ils/elles que nous nous souvenions de tout ? N’y a-t-il rien de caché sous le tapis des souvenirs des uns et des autres ? De l’inavouable ! Du dangereux ! Ai-je raison de vouloir rassembler les pans déchirés d’une histoire qui me touche ? Qui suis-je pour le faire ? Qui sont ceux qui divisent mon pays ? Font resurgir les passions familiales ? Où suis-je ? Et cette dernière question est la plus importante. Où puis-je me placer, me situer pour être ? Heureusement Amin n’est pas seul, il connaît l’amitié.

On devrait, je crois, proposer ce livre en sujet d’exposé aux élèves, de la même façon qu’on a pu leur proposer les retours de guerre des démobilisés… ou les faire réfléchir sur Le colonel Chabert de Balzac…

Bonne lecture lente et réfléchie…

Un chant pour les disparus
Auteur : Pierre Jarawan
Editeur : Héloïse d’Ormesson

www.editions-heloisedormesson.com

Un chant pour les disparus
4.0Note Finale

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