5 ans après le reboot de Tomb Raider par Crystal Dynamics, notre chère Lara revient plus belle que jamais. Cette fois-ci, pas de voyage dans les îles japonaises ou en Russie, mais grande aventure dans la chaleur de l’Amérique latine.


La première chose qui marque une fois le jeu lancé, c’est l’atmosphère particulière qui s’en dégage et l’excellent travail d’immersion qu’ont fait les développeurs. Comme le titre le présage, l’aventure (ou du moins son début) est quelque peu sombre. Je ne vais pas vous spoiler l’histoire qui mérite que l’on s’y penche, mais sachez que notre petite Lara, aventurière émérite dans ce jeu, se rend compte que, malheureusement, piller des tombes à longueur de temps n’apporte pas que joie et félicité et tout cela sous fond de prophétie apocalyptique maya, s’il-vous-plaît. Si on sent bien parfois du remords du côté de Lara pour son activité favorite, force est de constater que cela ne sera que de courte durée, le penchant de Lara pour tout « emprunter » et utiliser prenant rapidement le pas sur un discours de fond intéressant. C’est vraiment dommage, mais j’y vois un signe que le gameplay proposé par Eidos n’est pas vraiment raccord avec le discours qu’ils souhaitent véhiculer.

Si le scénario se veut bien plus présent (et mettant toujours Lara en jeu contre les trinitaires, grands méchants de cette nouvelle trilogie), malheureusement la technique ne suit pas vraiment, Lara n’ayant qu’un panel très (trop) limité d’expressions ce qui casse un peu l’immersion.

Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

Si les expressions de Lara sont techniquement limitées, quasi tout le reste offre une maîtrise exceptionnelle. Le jeu se déroule en semi open-world, comme les 2 premiers, à la différence que cette fois-ci, quelques villages font lieu de hub. Ces derniers sont extrêmement vivants, chaque habitant vaquant à ses occupations. Il sera possible de discuter avec beaucoup de locaux, ce qui vous permettra soit de découvrir des missions secondaires, soit des points d’intérêts extrêmement nombreux sur la carte ou encore juste en apprendre plus sur la vie des habitants. Comble du bonheur, vous pourrez choisir si les autochtones parlent français ou leur langue natale (espagnol, maya, etc…). Si ceci aurait pu être totalement génial, Lara et les principaux PNJs parlent tous en français uniquement. Ceci rend malheureusement peu convaincantes les séquences ou Lara discute avec un local qui comprend absolument tout ce qu’elle dit et lui répond en Maya. Je comprends bien qu’il était sûrement difficile de trouver des acteurs pour les rôles principaux maîtrisant toutes les langues, mais l’effort aurait vraiment été apprécié.

Par contre, rien à redire au niveau du sound design qui est vraiment de haut niveau dans ce jeu. Chaque village visité, chaque bout de jungle traversé a une identité auditive propre à elle. Que ce soit un simple bruit de pluie, des gazouillis d’oiseaux, des cris de singes ou le simple son d’une rivière, tout est mis en œuvre pour rendre l’immersion dans le jeu plus importante.

Comme lors des 2 précédents opus, le jeu offre des panoramas tout simplement magnifiques que ce soit en intérieur comme en extérieur, le tout servi par des effets de lumières mettant le tout en valeur. On voit que Uncharted 4 est passé par là et Lara se défend très bien à ce niveau. Même si le thème de la jungle sud-américaine a déjà été vu de nombreuses fois dans ce type de jeu, les environnements offerts sont vraiment bien pensés et offrent une large diversité. Que ce soit villes et villages, cénote, jungle luxuriante, complexe industriel, temples reculés ou encore de nombreux (et magnifiques) passages sous-marins, pour n’en citer que quelques-uns, chaque endroit visité a vraiment son identité propre par rapport aux autres.  Petit bémol par rapport aux 2 premiers jeux, les environnements semblent un poil plus exigus et en ligne droite, ceci probablement étant dû au fait que le jeu est plus axé sur l’infiltration que sur l’action.

Un gameplay bien sombre, lui aussi

Le jeu nous incitera bien plus souvent qu’auparavant à se faire discret et à éliminer nos cibles les unes après les autres. Si quelques séquences vous obligeront à utiliser la manière forte (que ce soit au pistolet, fusil à pompe ou encore fusil d’assaut), la plupart du temps, une approche tout en douceur sera à préférer, surtout dans les niveaux de difficulté plus élevé.

Comme dit auparavant, le level design se prête ici aux éliminations sournoises, que ce soit par une dissimulation dans les buissons, contre des murs de boue ou en hauteur dans les arbres. A savoir que plus loin dans le jeu, il vous sera indispensable de se couvrir de boue afin que les ennemis pourvu de lunettes thermiques ne puissent vous localiser. Un panel d’actions vous sera offerte une fois bien caché dans le lieu de votre choix. Que ce soit des flèches empoisonnées ou terrorisantes (vous permettant de retourner un ennemi contre les siens), une élimination discrète au corps-à-corps, le piégeage d’un cadavre ou encore la possibilité d’attirer l’attention d’un garde pour lui planter une flèche directement dans la tête, tout vous sera ouvert pour autant que vous ayez assez de matériel pour crafter l’outil de mort de votre choix. Lara est plus que jamais dans ce jeu un réel prédateur qui n’a peur de rien ni personne. Bien entendu chaque ennemis tué, tombe explorée ou autre activité vous donnera quelques points d’expériences qui vous permettront de vous acheter de toutes nouvelles capacités vous permettant de récolter plus de matériaux, de pouvoir piéger des cadavres, respirer plus longtemps sous l’eau, etc…

Autre différence de poids par rapport à ses aïeux, Ms Croft est encore plus agile que jamais et les phases de plateformes sont bien présentes et engageantes. Vous aurez entre autres un grappin qui vous permettra de vous balancer ou d’effectuer du rappel. J’y vois ici aussi une marque de la série Uncharted qui a bien servi d’inspiration pour cette trilogie Tomb Raider nouvelle génération. De plus, l’aventurière commence directement avec tous les mouvements de ses précédentes aventures tels que les pioches vous permettant de grimper certains murs ou encore la capacité de tirer une corde entre 2 points précis afin de pouvoir traverser un gouffre.

Piller, piller, il faut tout piller

Le jeu offre pléthore de collectibles et de matériel à récupérer. Comme d’habitude, les fanatiques du 100% seront ravis par la quantité de choses offertes dans le jeu, dont les tombeaux et cryptes (sortes de mini-tombeaux) qui, bien que non-obligatoire afin de finir le jeu, offrent de nouveaux environnement à visiter. Ces derniers, comme par le passé, sont de petits moments de bonheur vous demandant soit de résoudre un puzzle, soit de faire preuve de bonne coordination afin d’arriver au bout de séquences de plateformes. Il est à noter que ces tombeaux et cryptes sont bien plus nombreux que dans les 2 premiers jeux et ont une excellente logique dans la résolution de leur énigme. Une fois fini, ces objectifs secondaires vous donneront soit de nouvelles capacités (pour les tombeaux) ou de nouveaux habits (pour les cryptes).

Comme auparavant aussi, le joueur devra là encore récupérer des plantes, plumes, bout de bois, huiles, etc… afin de pouvoir améliorer son équipement, se fabriquer de nouvelles tenues, se concocter des médicaments ou encore fabriquer de nouvelles flèches. Il est donc indispensable de prendre tout ce que l’on trouve sur son chemin afin de pouvoir se défaire au mieux de ses ennemis. Et il faut dire qu’au niveau customisation, il y a de quoi faire. Comptez en tout une vingtaine de vêtements différents, dont certains vous offrant des capacités supplémentaires tels qu’un gain plus haut en expérience ou une discrétion accrue, ainsi que des vêtements tirés d’anciens jeux si vous avez gardé votre sauvegarde de Rise of the Tomb Raider.

Il vous sera aussi possible d’acheter du matériel chez plusieurs marchands. Si la plupart offrent des sacs plus larges ou tout simplement des objets de craft, j’ai trouvé difficilement crédible qu’une vieille Maya dans un village reculé était en possession de viseur laser et autres objets technologiques à vendre…

Au niveau de la durée de jeu, comptez une trentaine d’heures afin d’en faire le tour complet, missions secondaires, cryptes, tombeaux et collectibles compris. Les accros de l’Histoire (celle avec un grand H) seront aussi ravis des documents et reliques que vous pourrez collecter et qui vous offriront une vue de l’histoire des Mayas, des conquistadors et de la vie au Pérou.

Là où le jeu fait vraiment mieux que la concurrence, c’est en terme de choix de difficulté. Vous pouvez régler indépendamment la difficulté des combats, des puzzles (qui dicte si vous recevez des indices ou pas) et celle de l’exploration (qui va vus montrer ou non ou vous pouvez grimper). Si cela semble anecdotique au premier coup d’œil, ces options, quand mises au maximum de la difficulté, poussent vraiment à une exploration lente et prudente du monde de Tomb Raider. Tout ceci sans compter sur le niveau de difficulté Obsession Mortelle qui vous obligera à terminer le jeu sans sauvegarde automatique, ce qui se trouve être très punitif. Par contre vous aurez, quoiqu’il arrive, toujours de hideuses phrases devant certains obstacles vous disant que vous n’avez pas le matériel nécessaire, ou vous expliquant comment utiliser le grappin ou faire du rappel, même si vous l’avez déjà fait il y a 5 minutes…

En résumé, ce Shadow of the Tomb Raider est construit sur la base des 2 anciens, en améliorant quasi tout. Si vous avez apprécié Tomb Raider et Rise of the Tomb Raider, vous pouvez acheter celui-ci les yeux fermés. Si vous aimez les jeux d’action-exploration avec une pointe de plateforme et infiltration, c’est un must-buy aussi. Et si vous n’avez pas joué aux jeux précédents, ne vous faites pas de soucis, il n’y a pas de références à Tomb Raider ou Rise of the Tomb Raider

 

Les plus :

  • Des environnements bien distincts et superbes
  • Un gameplay intéressant
  • L’aspect plates-formes et exploration plus central
  • Les Tombeaux et cryptes bien pensés
  • Des options de difficulté large permettant de couvrir tout type de joueur
  • Une immersion de tous les instants

Les moins :

  • Sauf qu’au niveau immersif, les développeurs ne sont pas allés au bout de leur idée
  • Les rappels de gameplay non désactivables

 

 

Éditeur : Square Enix
Développeur : Crystal Dynamics / Eidos Montréal
Sortie : 14.09.2018
Disponible sur PS4, Xbox One, PC
Testé sur PS4

Genre : Action / Aventure

Shadow of the Tomb Raider
4.5Note Finale

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