C’est par les aventures d’un négociant en vin de Bordeaux que nous découvrons dans cette bande-dessinée de 64 pages, les tranchées de la Première Guerre Mondiale. Ferdinand Tirancourt, margoulin de son état et charlatan de profession profite de cette terrible période pour faire des affaires et s’enrichir. Par un stratagème dont lui seul a le secret, l’homme d’affaires n’a pas été enrôlé par l’armée française, comme ses compatriotes. Simulant un handicap sérieux et se faisant passer pour un père de famille nombreuse, Ferdinand s’est lancé dans l’approvisionnement des troupes et profite de son statut de privilégié pour écouler un breuvage de piètre qualité et frelaté à un prix excessif. Le hasard va pourtant lui jouer un sale tour. Lors d’une livraison, le héros de cette histoire se retrouve involontairement coincé entre deux lignes ennemies avec comme seule échappatoire la possibilité de rejoindre une tranchée occupée par un régiment français pris lui aussi en tenaille par les Allemands…
Cette aventure historique nous présente avec sérieux, le quotidien des Poilus et l’organisation des tranchées. C’est dans cette atmosphère mêlant angoisse et violence que Ferdinand va découvrir la nouvelle réalité du terrain. Autrefois, jeune soldat à Bang-Bô, le Mercantis s’était juré de ne plus jamais se battre. Choqué par les horreurs de la guerre contre les Chinois, il avait pris la décision à son retour d’offrir ses services d’une autre manière à l’armée : En soulageant la souffrance des soldats par l’alcool, une idée qui a réellement fait ses preuves ! Dans les tranchées aux allures de cimetière, avec des corps qui s’empilent pour former un vaste ossuaire, le « Pinard de Guerre » est le dernier radeau des Poilus, celui auquel ils s’accrochent et leur offre un dernier bien-être, avant que l’ultime vague ne les emporte. Cette citation est à l’image de l’œuvre : Puissante et profonde.
L’auteur de cette BD instructive, Philippe Pelaez est un ancien professeur d’anglais qui s’est retrouvé du jour au lendemain propulsé comme scénariste de bande-dessinée. Il a signé ses premiers ouvrages pour la maison d’édition Des Bulles dans l’océan. Après un détour par le financement participatif qui lui a permis de publier deux séries (Olivier & Peter et Parallèle), le réunionnais a rejoint le circuit éditorial traditionnel et a signé le scénario d’Un peu de tarte aux épinards. En 2019, il a marqué sa première collaboration avec Grand Angle sur le one-shot : Puisqu’il faut des hommes. Francis Porcel, a débuté dans la bande-dessinée avec la série Reality Show (2001). En parallèle, l’illustrateur a travaillé dans l’animation, plus particulièrement en réalisant des travaux de Concept Art. Sa première collaboration avec Zidrou a été Les Folies Bergère puis ont suivi les albums : Bouffon et Chevalier Braillard. Le coloriste a sorti en 2019 Les Mentors avant d’assurer le dessin du one-shot : Dans mon village on mangeait des chats, qui a été sa première collaboration avec l’auteur de cette nouvelle BD.
Principalement créé dans le but de présenter les conflits mondiaux sous un nouvel angle de vue, ce premier album de la collection Grand Angle / évènements de Guerre est très instructif. Magnifiquement illustrée cette création captivante permet au lecteur de découvrir la vie des tranchées et de mieux comprendre les enjeux du premier conflit mondial. Le lexique, les commentaires et les photos ajoutées en complément est un plus indéniable à la bonne compréhension de l’histoire.
Scénario de : Philippe Pelaez
Dessin et Couleurs : Francis Porcel
Éditions Grand Angle
http://www.angle.fr
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