L'esprit français, Michel Onfray répondant à Patrick Frémeaux

L’esprit français, Michel Onfray répondant à Patrick Frémeaux

Il s’agit d’une conférence enregistrée le 2 avril 2015 pour le compte de l’éditeur par Arte-Filosofia. Et je dirai qu’en même temps qu’une définition de l’esprit français par Michel Onfray on peut y entendre en filigrane un autoportrait de ce même Michel Onfray.

Le bonhomme est séduisant en ce sens qu’il participe d’un certain esprit français qui consiste tout simplement à râler. A râler contre tout puis à nuancer le propos en fonction des réactions de l’auditoire. Cela n’aurait qu’une incidence relative et mériterait peu que l’on s’y arrête si monsieur Onfray ne disposait d’une audience croissante. Il est ici présenté pour sa « contre-histoire de la philosophie » qui bien sûr mérite d’être écoutée parce qu’elle apporte une autre approche de la philosophie. Il est aussi intéressant de penser que les provocateurs sont toujours utiles au moins parce qu’ils secouent l’apathie générale et le conformisme. Mais cela ne peut être bon que si l’on propose des solutions, des idées et si on sait démontrer que l’autre peut avoir tort. Mais, s’il est un homme de formule, Michel Onfray se limite parfois à de l’amalgame que je qualifierai de « facile » dans la mesure où il sacrifie toutes les nuances possibles. Ainsi un des premiers reproches que l’on peut lui faire est de considérer que tout le monde sait exactement de quoi il parle… Je m’étonne de l’entendre applaudi lorsqu’il ne comprend pas que, disposant de la bombe atomique, on s’effraye des kalachnikovs… Je suis surpris qu’il puisse reprocher au Parti Communiste Français d’être soucieux des libertés sous prétexte qu’un temps ses responsables ont soutenu les dirigeants de l’ex-URSS. Autre temps, autre mœurs comme l’on dit si je ne me trompe mais en latin. Ce latin dont il est content que Montaigne ne le parle pas mais dont il oublie que Descartes – en bon philosophe européen – l’utilisait pour être compris en son temps du plus grand nombre : « Cogito ergo sum« . Je pourrais me satisfaire de ce qu’il reproche à l’État de dépenser des sommes folles pour faire la guerre et de ne pas trouver un centime pour augmenter le salaire minimum mais outre que la formule est un tantinet démagogique, voire populiste, je m’étonne de ne rien entendre – en même temps – à propos de l’économie. Enfin je crains que certains raccourcis à propos de la télévision, de l’éducation, par exemple, offrent aux auditeurs l’impression qu’on leur donne à penser…

Idéal pour se faire une idée de quelqu’un qui dit : « La tolérance c’est tolérer l’intolérable… »

Bonne écoute.

L’esprit français, Michel Onfray répondant à Patrick Frémeaux
Editeur : Frémeaux & Associés

www.fremeaux.com

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.