Je ne peux pas dire que la couverture est attirante et c’est dommage car le roman mérite votre attention. Pour deux raisons au moins. On notera avant d’aller plus loin qu’au fil de sa lecture on oublie qu’il décrit un monde rural et des gens vivant au début du 20ème siècle. Ma première raison est que l’auteure parle de gens, d’individus, de personnes en, je pense, nous les rendant sympathiques. Même celui que l’on pourrait considérer comme un salaud – vous le reconnaîtrez vite – on lui trouve des excuses. La raison ? Je crois que c’est parce que l’auteure ne juge pas, elle ne laisse même pas ses personnages juger les autres. Elle montre des regrets, des tristesses, de la fatigue et des joies…  sans nous donner le droit et même le désir de juger. Et si l’envie nous en prend devant un comportement précis de violence, sans excuser on comprend que la vie de ces gens qui pourrait s’appeler aussi : Les travaux et les jours (voir le poète Hésiode) est enfermée dans le rythme des saisons, de la vie tout court. Ma deuxième raison est le rapport aux sens que ce roman établit en parlant de la nature, des animaux, des plants, des graines etc. Vous y trouverez même quelques passages musicaux (portées et notes) dont le chant du coq…Quand vous y serez, posez le livre et allez regarder les gens qui passent dans votre rue. Observez combien ne sont préoccupés que par leur téléphone et demandez-vous depuis combien de temps vous n’avez pas entendu un cocorico matinal. Vous pouvez revenir au temps de l’écriture de ce roman et vous dire que son succès dans les années 30 vient peut-être du fait que les citadins lecteurs avaient besoin de lire les berceuses du Sud pour se souvenir du goût de la vie. Et quand vous ouvrirez votre bouteille de lait, vous vous souviendrez de ce que dit Jasper de Margot et de leur traite des vaches en commun.

Une postface vous éclairera sur l’auteure.

Bonne lecture.

Les saisons et les jours
Auteure : Caroline Miller
Editeur : Belfond
Collection : Vintage

www.belfond.fr

Les saisons et les jours
5.0Note Finale

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