Une illustration de couverture à la manière de Warhol qui s’accorde avec le récit. Et ne vous étonnez pas si entre les pages 11 et 34 ce que vous lisez est en italiques – à l’exception des citations, censées rédigées par celui dont parle le texte – il s’agit d’une fiction dans la fiction…
Le héros en est le capitaine et poète anglais Keith Douglas et l’action se situe en juin 1944… Le 23 août de la même année, le sergent Frédéric Dutrieux disparaît près de Deauville et quarante ans plus tard un autre Frédéric Dutrieux, parent du premier, présente un mémoire universitaire sur le poète anglais et intégrant la fiction du début. Cette audace lui coûte une bourse et lui impose de faire son service militaire… comme simple soldat. Et, en suivant sa préparation, il constate qu’il a tendance à manier son arme comme a pu le faire son ancêtre…
Vous suivez… Je ne vous en livre pas plus parce que, même si vous avez deviné ce qui va lui arriver, vous devez lire la suite pour apprécier le roman. La quatrième de couverture parle de « réalisme magique » et « d’échappées poétiques », c’est vrai mais je pense qu’il est surtout question de poésie et de création. Le titre est justifié dans la partie en italiques par les réflexions du poète anglais sur le choix des mots. Et le roman met en évidence le rapport du poète – en général – au monde. Et plus précisément le rapport de l’intellectuel à ce même monde… Un rapport qui montre que le poète risque sa vie. C’est écrit dans une langue classique qui peut donner parfois au lecteur d’aujourd’hui l’impression d’un texte baroque.
La postface d’Éric Faye situe l’auteur et son œuvre dans le paysage littéraire belge et donne envie d’en lire plus. Je me permettrai pour ma part de situer Le feu des Lucioles du côté des surréalistes (belges ou non) et d’imaginer que Magritte aurait su trouver à l’illustrer…
Bonne lecture.
Le feu des Lucioles
Auteur : Xavier Hanotte
Editeur : Belfond
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