Un beau titre qui rappellera peut-être à certains une séquence filmée par le grand Alfred H. mais fort éloignée du propos ainsi que l’illustration faible de couverture l’indique. Si je vous parle assez souvent de cette collection, c’est parce que j’en aime bien un des « accents » : lier un fait historique ou divers à une région par une histoire humaine.

Là, l’auteure part d’un fait : « Entre 1875 et 1914, trois cent quinze Savoyardes célibataires ont fait une demande de passeport pour la Russie » et elle imagine ce qu’il advient de quelques-unes de son invention dont Vitaline Vittoz et Flore. Elle installe une petite histoire dans la grande (le tsar, le président Raymond Poincaré, la guerre, la Révolution soviétique) avec autant de minutie et de précision pour l’une et l’autre. Vitaline rentrera enfin en France à trente ans et trouvera du travail dans la couture avant de rencontrer Hugo, le frère de Flore.

A vous de lire en ne vous contentant pas de l’histoire de Vitaline. Arrêtez-vous de temps en temps pour admirer le paysage, je veux dire pour goûter certaines touches de peinture/écriture qui donnent densité et force aux personnages (le court passage, par exemple, où Vitaline parle de son grand frère). Avant de vous offrir une citation, je veux vous signaler une expression que j’ai trouvée deux fois sur les 536 pages du roman : « vieux comme les chemins ». Bien sûr ils ont maintenant cédé le pas aux sentiers de randonnées ou aux voies goudronnées mais il doit bien rester de ces « chemins vicinaux » qui menaient, à pied, les gens d’un point à un autre et marquaient une mesure du temps longue ou lente… Alors imaginez quelqu’un qui a l’âge des chemins…

Petite explication : au fil de ma lecture je note les éventuelles citations et je choisis au moment de rédiger ma chronique celle qui m’inspire le plus, là une seule s’est imposée et elle aussi marque le temps. Je vous la laisse méditer : « Avant-guerre, vu mon âge, j’aurais inscrit vieille fille sur le registre. Mais les choses ont changé. Veuves noires, veuves blanches, demoiselles esseulées… à présent les femmes célibataires sont légion. ».

Bonne lecture à votre rythme.

L’amour aux trousses
Auteure : Frédérique-Sophie Braize
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France

www.pressesdelacite.com

L'amour aux trousses
5.0Note Finale

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