Et il faut ajouter après le nom de l’autrice avec Frédéric Béghin. Et j’ai lu ce témoignage après la lecture de Le secret de la joie (voir chronique https://www.daily-passions.com/le-secret-de-la-joie ) ; l’information est peut-être importante. Mahi Traoré est française et a vécu quelques temps au Mali. Elle a toujours bénéficié d’une certaine protection puisqu’elle n’a jamais fréquenté en tant qu’élève les écoles, collèges et lycées de la banlieue parisienne. Elle a pris soin de doublement travailler, d’abord pour obtenir les diplômes suffisants et, dans le même temps, pour subvenir à ses besoins. Dans les deux ‘combats’, elle a subi ce que l’on appelle le racisme ordinaire, celui que l’on dit, ‘sait’ ne pas être méchant et qui place la personne de couleur dans une position d’infériorité – on connaît la formule : « Mais je ne dis pas ça pour vous ! » – qui nous conforte dans notre certitude d’être les bons « toubabs ». Et Madame la proviseure d’un lycée technique parisien nous livre avec une certaine virulence des anecdotes qui traduisent ce racisme… Je suppose hélas que beaucoup de personnes d’ethnies différentes, de pays particuliers pourraient en raconter autant – j’ai souvenir d’un film de Jim Jarmush, Une nuit sur la terre, où dans un taxi parisien il est question de racisme entre deux noirs (un Togolais et un Camerounais si je ne me trompe). J’ai donc un peu l’impression, vu que l’analyse de cette situation par Madame la proviseure est à mon sens succincte, qu’elle se trompe de cible… Ce ne sont pas les femmes habituées à voir des nounous de couleur attendre des enfants, ou des techniciennes de surfaces (bel euphémisme, non ?) sortir les poubelles qui sont uniquement responsables de ce qu’elle a subi comme humiliation (elle est moins virulente quand ce sont des jeunes Maliennes qui la rabrouent parce qu’elle vient de Paris). Peut-être aurait-elle pu mieux s’interroger sur l’éducation (l’apprentissage de l’histoire) plutôt que sur les maladresses (plus ou moins volontaires) d’un discours présidentiel destiné aux Africains plus qu’aux Français et ici déjà oublié…

Bonne lecture.

Je suis noire mais je ne me plains pas, j’aurais pu être une femme
Auteure : Mahi Traoré
Editeur : Robert Laffont

www.laffont.fr

Je suis noire mais je ne me plains pas, j'aurais pu être une femme
4.0Note Finale

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