Une couverture un peu choc qui devrait inciter à feuilleter et un livre un peu étrange qui tient plus de la compilation et d’un certain parti pris que de l’analyse. Je vous avoue que j’aurais bien aimé trouver en fin de volume un index des noms d’otages médiatisés, par exemple. En regrettant l’absence de vraie analyse, je veux dire que l’auteur occulte un peu le rôle de la presse, des négociateurs/intermédiaires, des états où les otages ont été pris. Et surtout des causes de ces prises d’otages… Je veux dire par là que tous ceux qui combattent un état sont des terroristes pour cet état et que rien n’empêche cet état de décider des prises d’otages pour combattre le terrorisme. Je n’excuse pas j’explique. Ainsi les otages pris et exécutés par l’occupant en France lors de la deuxième guerre mondiale sont aussi en quelque sorte les otages de ceux qui collaborent et/ou ne font rien pour lutter contre un ennemi. Il me semble que l’auteur à propos de la Commune de 1871 stigmatise un otage exécuté mais oublie étrangement le mur des Fédérés et la semaine sanglante des représailles d’une rare violence que le Sacré Cœur est censé faire pardonner. Je n’ai bizarrement pas trouvé trace de Madame Françoise Claustre et de son mari et il me semble que le photographe Depardon – encore en vie – était allé la photographier… pas trouvé trace de la grotte d’Ouvéa et du résultat de l’assaut photographié pour Paris Match. Que la prise d’otage relève de simple rançon ou de la revendication politique la presse a, je pense, un effet amplificateur… Rappelez-vous un certain Patrick Henry et le journaliste Roger Gicquel lançant son fameux ‘La France a peur’. Cet effet est très important quand un président de la République accueille des otages libérés. Je crois enfin que l’auteur n’est pas allé assez loin dans sa lecture de notre monde puisqu’il ne dit rien des nouveaux otages. Mais si, vous les connaissez, ce sont des entreprises, des hôpitaux, des administrations, des banques… Et les preneurs d’otages : des pirates informatiques qui, en bloquant vos données, vous empêchent de travailler ou d’agir et vous demandent rançon.
Bonne lecture.
Crises d’otages
Auteur : Doron Levy
Éditeur : Éditions du Cerf
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